Gloria Gloria – Théâtre Ouvert

Gloria Gloria au Théâtre Ouvert : quand Gloria reprend son univers à la base, elle n’y va pas avec le dos de la cuiller. Un belle mise en scène bourrée de trouvailles de Sarah Delaby-Rochette, même si le bouquet final manque un peu de puissance.

Sur la scène, on distingue ce qui est nécessaire à un appartement : WC, lavabo, table, rayonnages. Sans chercher à respecter la logique d’un plan. Autour d’un pod central, des marches. Au fond de la scène, une fresque, un ciel, des nuages. C’est un jour, sans raison apparente, qu’en sortant de chez elle...

5h30, Gloria se réveille. Une vie balisée, entre José, son mec, un lourdaud taiseux qui cherche du travail au café du coin en se lamentant et Paule, son employeuse âgée, incontinente fécale. Une vie à courir, entre silence et récriminations, rythmée par les coups de fil à Rita, sa meilleure amie, et les cigarettes roulées, dont elle abuse. Un jour qui pourrait être comme tous les autres, qui est celui où Gloria va faire un reset de son univers. Paule, José, sa maison, Rita… tout va passer sous son rouleau compresseur. C’est l’histoire de la goutte d’eau qui fait déborder le vase et met le feu aux poudres.

Le texte de Marcos Caramés-Blanco raconte le dérapage total d’une femme banale qui mène une vie banale dans un univers de silence et de propos négatifs. Sans rentrer dans l’introspection, on suit Gloria à travers une double narration, celle de Rita, impliquée qui parle à la deuxième personne, Tu, celle de Marie, dont on comprend l’intervention à la fin, qui parle à la troisième personne, Elle.

Il faut suivre Sarah Delaby-Rochette. Loin d’être une introspection, sa mise en scène est une explosion de pop culture qui fourmille de bonne idées. Dont un bruitage au plateau de Thibaut Farineau, parfois hypnotique, qui rend acceptable jusqu’à ces moments de vie quotidienne pour lesquels il est convenable de fermer la porte.

Rita, jouée avec finesse par Gaïa Oliarj-Inés, et Gloria, portée par l’énergie de Katell Jan, ont chopé mon attention dès les premiers instant, embarqué à suivre les méadres de cette vie dont le détail est au départ sans relief, emmené jusqu’à l’explosion. Avec une fascination pour le devenir de Gloria, et beaucoup de compassion pour Rita, dont la vie aussi explose, qui se retrouve abandonnée au bord de la route.

Avec une réticence sur les scènes finales. Il leur manquait quelque chose pour en faire le bouquet final du feu d’artifice auquel je venais d’assister.

Au Théâtre Ouvert jusqu’au 20/12/23
Lundi, mardi, mercredi : 19h30 ; jeudi, vendredi, samedi : 20h30
Durée : 1h30

En tournée :
– 01/02/24 : Halle aux Grains, Blois
– 03-13/04/24 : Théâtre des Célestins, Lyon

Texte : Marcos Caramés-Blanco
Avec : Thibaut Farineau, Lucas Faulong, Katell Jan, Benoît Moreira da Silva, Gaïa Oliarj-Inés
Mise en scène : Sarah Delaby-Rochette

Visuel : Marie Charbonnier

Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com

La chronique Video : sur Youtube ou sur TikTok

2 réflexions sur “Gloria Gloria – Théâtre Ouvert

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.