Les Amis du Placard – reprise au Théo Théâtre

Les Amis du Placard mis en scène par Olivier Schmidt : une version déjantée à la saveur psychédélique d’un texte souvent montré, dans une distribution où les femmes mènent le jeu, un bonbon acidulé et pétillant à l’énergie contagieuse

Lire la suite

Dormez je le veux – Théo Théâtre

Dormez je le veux est une pièce en un acte de Feydeau. Justin, domestique, hypnotise monsieur Boriquet, son maitre, pour le faire travailler à sa place.

Les pièces en un acte sont courtes, la compagnie Saynète et sans bavure a pris le parti de l’allonger en ajoutant des chansons. Pourquoi pas. Mais il fallait interpréter ces chansons, et non les mimer en play back pendant 40 % du temps du spectacle.

Ajoutez à ça un jeu brouillon, un volume sonore non maitrisé, des costumes cheap, des mimiques surjouées et répétitives. À l’arrivée, une débauche d’énergie qui se dissipe dans un guignol désordonné qui fera surtout rire les amis des membres de la troupe. Et les enfants jusqu’à la sortie du primaire, Baroudeur a adoré.

Je sauverais l’actrice qui jouait Francine, au dessus du lot.

Au Théo Théâtre.

Cendrillon et autres contes – Théo Théâtre

Au Théo Théâtre, la compagnie Oghma vous invite à un voyage dans le temps, entendre quatre contes de Perrault tels qu’ils se disaient à l’époque. Le texte de l’époque, la langue de l’époque, l’éclairage de l’époque. Un voyage qui vaut le coup, mis en scène par Charles Di Meglio, avec un grand bravo au jeu d’Elsa Dupuy.

cendrillon

Lire la suite

Légende d’une vie – Théo Théâtre

Un ange passe au Théo Théâtre, et vous avez sacrément intérêt à aller le voir, dans 10 ans vous pourrez dire « Vous savez, je l’ai vu quand il avait 25 ans ».

legende

Légende d’une Vie est une des rares pièces de Stefan Zweig, je l’ai découverte hier. Je reste souvent froid devant les textes de Zweig, que je trouve surannés, pourtant je suis rentré immédiatement dans ce texte, qui dépeint les pratiques d’une époque révolue, quand les mariages se faisaient pour allier position sociale, fortune et nom, quand les vieilles douairières tenaient avec une force violente l’image de la perfection familiale, au prix de la dissimulation de nombreux secrets. J’ai aimé la façon dont Légende d’une Vie aborde le sujet, la pression sociale sur le fils d’un poète célèbre (je ne peux m’empêcher de penser au sort du fils de Rudyard Kipling, pour qui avait été écrit Tu Seras Un Homme Mon Fils) à qui a été imposée une première lecture publique de ses poèmes, la découverte progressive de sa passion pour une cousette, la découverte progressive des pans cachés de la vie de son père, jusqu’à ce passé ressurgisse, jusqu’à ce que la vérité apparaisse, jusqu’à ce que l’image du père s’humanise, jusqu’à ce que chacun puisse enfin assumer son destin.

En voix off, un Patrick Poivre d’Arvor joue son rôle de journaliste pompeux qui sait surtout s’écouter parler, c’est précieux pour l’image de la pièce, ça lui donne de la visibilité.

Légende d’une Vie est produit par la Compagnie Thylen, sur scène, c’est Lennie Coindeaux, et Caroline Rainette. Elle a traduit et adapté le texte (c’est donc elle que je dois remercier pour avoir peigné la langue et la rendre actuelle !), ils signent la mise en scène, ils jouent. Ils jouent bien. Vraiment bien.

J’ai été bluffé par le jeux de Lennie Coindeaux. Retenez bien ce nom. Il a 26 ans, il joue de façon magistrale. J’ai eu l’impression, hier soir, de voir un comédien mûr, mature, expérimenté. Il est encore tout jeune, il joue comme si il avait l’expérience d’un Francis Huster à 40 ans, au sommet de sa carrière. Il est dans le rôle dès le premier instant, ne le quitte pas un instant, il joue bien, juste. C’est pour recevoir ce genre de cadeaux que je vais dans les petites salles, pour sortir de la salle le souffle coupé par ce que je viens de voir, de recevoir, et là… juste waow.

J’ai bien sûr apprécié la mise en scène, son adaptation à l’espace particulier du Théo Théâtre. Et le travail sur les lumières, qui vient soutenir chacun des moments de la pièce.

Hier soir, c’était leur sixième représentation. Il jouent jusqu’au 17 février, les jeudi et vendredi à 21h00. Il vous reste 8 chances d’aller les voir. Ne les laissez pas passer.

A la fin de la pièce, applaudissez. Et applaudissez encore. En sortant, félicitez les, ils sont professionnels jusqu’au bout, le temps que vous remontiez, ils sont là pour vous saluer, vous remercier.

Lennie, Caroline, vous méritez un triple bravo, vous méritez une grande carrière.

Le site du Théâtre

Le site de la compagnie

Le spectacle est éligible aux P’tits Molières.

Théâtre sans spectateurs – Théo Théâtre


Beaucoup de bruit pour pas grand chose, impression de pas fini, je n’ai pas été convaincu par cette pièce. J’arrivais avec le souvenir de Comédiens, dans le même théâtre, petit bijou à la note d’intention pas très éloignée, montrer les affres des comédiens qui montent sur scène pour donner un Phèdre 2.0 digne de l’Odéon du début des années 80.

La pièce enchaine les caricatures au trait forcé et les poncifs sans grande originalité. Quelques bons gags de temps en temps, sans grande légèreté.

Le jeu des acteurs n’est pas maitrisé, les voix sont trop fortes pour la taille de la salle. Pour la moitié d’entre eux, j’ai trouvé qu’ils jouaient faux. Et de façon générale, j’ai trouvé le jeu saccadé, que les répliques ne s’enchainaient pas de façon fluide, comme si chacun attendait d’être sûr que son partenaire ait bien fini de parler avant d’enchainer, du coup j’ai passé mon temps à attendre quelques dixièmes de seconde les enchainement.

Avec un coup de chapeaux aux actrices qui jouent Jackie, Dorite, et la punk, dont le jeu a sauvé ma soirée.