Une étrange version des Bonnes, mélange de parodie et de thriller, qui ne m’a pas convaincu.
Sur scène… un long morceau de tissu rouge, quelques mots à la craie (Balcon), un fauteuil posé sur un socle à roulettes, un mannequin.
Les Bonnes, c’est l’histoire de Claire et Solange, deux sœurs, les deux bonnes de Madame. Quand Madame n’est pas là, elles jouent un jeu de domination, l’assassinat de Madame. Madame aime Monsieur, les bonnes l’ont dénoncé, il a été libéré. Le jeu va aller au bout.
La pièce de Jean Genet, avant d’être une satire de mœurs, est destinée à installer un malaise chez le spectateur. Dans cette mise en scène, ça ne marche pas.
J’ai vu une Madame caricaturale à l’excès, si parodique que je ne pouvais plus y croire. J’ai vu une Solange influençable et pataude, presque Lenny dans les Raisins de la Colère. J’ai vu des séquences ambiguës, limites SM.
J’ai été convaincu par le jeu de Claire (Chloé Galzin-Turco), qui garde pendant toute la pièce finesse et mesure.
J’ai trouvé intéressante l’idée de mettre un miroir pendant la scène finale, dans laquelle Madame assiste à tout, là j’aurais été mal à l’aise… si au lieu d’observer elle ne s’était pas promenée dans la coulisse éclairée.
J’ai finalement vu une parodie qui tient à peu près la route, un thriller qui soutient l’attention, qui n’installent pas le mal à l’aise voulu par Jean Genet.
Au Théo Théâtre jusqu’au 27 avril 2019
Samedi : 16h30
Texte : Jean Genet
Avec : Aude Benkaki, Chloé Galzin-Turco et Stéphanie Fumex
Mise en scène : Stéphanie Fumex
Une pièce éligible aux P’tits Molières 2019