La voleuse de souvenir m’a volé 50 minutes, dont 10 à attendre qu’elle se change.
Un pupitre, un arbre généalogique. La voleuse de souvenirs entre en scène en dansant sur une musique funky. Après une rapide présentation de ce qu’est un arbre généalogique, un petit sondage pour savoir qui dans la salle sait si ses arrières grands parents savaient nager, comment ses grands parents se sont rencontrés, elle entre dans le catalogue des souvenirs que la tradition familiale a conservé de ses ancêtres.
A chaque saut de génération, elle part se changer, revient en dansant. Ca, ça dure environ 20 % du temps de la pièce. Et puis, d’une voix monocorde, sur un rythme qui finit imperturbablement par un sens fermé, un sourire ébahi sur le visage, elle nous apprend que l’un avait de grandes mains, l’autre savait tirer à la carabine, une autre encore a eu le droit de vote à 95 ans, mais n’a jamais voté.
A la fin d’un mariage, après quelques verres de vin, j’aurais sans doute apprécié d’entendre ces anecdotes sur mes ancêtres. Là, à jeun, je me suis profondément ennuyé. Pendant 50 minutes. C’est la vraie qualité de cette pièce : elle est courte.
Au Théo Théâtre jusqu’au 21 décembre 2018
Vendredi 19h00
Texte : Marie-Odile Mergnac
Avec : Mathilde Morin
Mise en scène : Marie-Odile Mergnac
Une pièce éligible aux P’tits Molières 2019