La maladie de la famille M

Un Road Movie au rythme lent des états du sud des Etats Unis, mais on est en Italie, avec un teinture de vaudeville, un message qui manque un peu d’espoir.

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Le public finit d’entrer, le docteur Cristofolini est déjà sur scène, un mug de café à la main, qui accueille, met (mal) à l’aise les retardataires, trouve le seul spectateur qui n’a pas, même chez lui, de téléphone portable. Il compare certains villages de l’Italie, autour des routes nationales, autour d’une station service et d’un bar, à ces petites gares du far west, on imagine les tumbleweed qui roulent, les portes qui grincent. Il y est arrivé avec sa spécialisation inutile, les maladies tropicales. Il ne guérit pas ses patients, il les soigne, et pour les soigner, il les écoute.

Ce soir, il va nous raconter l’histoire de la famille M. Un road movie, au rythme lent. Il y a Luigi, le père, qui perd la mémoire. Maria, qui se perd entre ses amours successives et multiplie les avortements. Gianni, le petit dernier, paumé. Marta, la fille aînée, elle tient la maison. Fulvio, le petit ami officiel de Maria, il n’est pas plus fidèle. Fabrizio, le meilleur ami de Fulvio, amoureux de Maria. Chacun se cherche, essaye d’aller mieux. Cherche à s’exprimer, ce n’est pas toujours facile.

On est un peu dans la comédie sentimentale à la Claude Sautet, un peu dans la satyre sociale à la Ken Loach, un peu dans le vaudeville à la Feydeau. Avec quelques scènes magiques, et des répliques qui interpellent. « – C’est pas le monde qui change, c’est toi. – Le monde aussi change un peu ». « On ne peut pas passer sa vie à faire semblant d’être vivant ». « On vit mieux avec un peu d’imagination ».

Une tranche de vie, donc. Une tranche de leur vie, personnages attendrissants, on sent la nature des comédiens à fleur de la peau du personnage.

Une tranche de vie qui rebat les cartes, les sépare, les réunit. Mais que change-t-elle, au fond ? L’un est mort, l’autre parti en Afrique, mais les autres, ceux qui restent… C’est peut être ça, le message un peu confus de la pièce, il n’est d’autre issue que le départ ou la mort.

J’ai apprécié la scénographie, à jardin le bureau du Docteur Cristofolini, à cour un arrêt de bus, sur la scène la cuisine de la famille M. J’ai aimé le naturel du jeu des comédiens, avec un petit plus pour Clément Bernot – le docteur – et Boris Ventura Diaz – Luigi, le père.

Je suis ressorti un peu confus de cette représentation. Touché, attendri, mais confus, y a-t-il vraiment si peu d’espoir ?

Au théâtre 13 JARDIN jusqu’au 15 avril 2018 – du mardi au samedi 20h00 – dimanche 16h00

De : Fausto Paravidino  – traduction Caroline Michel
Mise en scène : Simon Fraud
Avec : Justin Blanckaert, Antoine Berry-Roger, Clément Bernot, Andréa Brusque, Laura Chétrit, Victor Veyron, Boris Ventura Diaz
Production : Compagnie Les Chiens de Paille

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