L’Odeur des Azalées m’a subitement fait suffoquer – Studio Hébertot

L’Odeur des Azalées – Studio Hébertot : une jolie comédie romantique, à voir pour savourer la façon dont la bombe Kim Schwarck ravage l’univers paisible d’Anne Canovas.

Sur la scène, un studio sous les toits, sans doute un ancien atelier d’artiste, il y a une grande baie vitrée. On devine le couloir extérieur, on voit les deux côtés de la porte d’entrée. Une table, une femme est assise, pensive. Un lit, une caisse de livres d’Agatha Christie. Une voix off, un homme : Chérie, tu n’oubliera pas d’acheter des azalées, des roses et des blanches. Une femme arrive par le couloir, frappe. Oui ? C’est votre nouvelle voisine !. Hélène vient de voir arriver la tornade Félicité.

Hélène était fleuriste, elle écrit un livre sur l’art floral. Félicité est venue du Gers pour échapper à son destin familial, la mercerie, elle est enceinte. Petit à petit, Félicité envahit l’univers d’Hélène, elles s’apprivoisent, se confient l’une à l’autre, jusqu’à ce qu’une lettre soit déposée chez le concierge… Au fil des retournements, les secrets et les mensonges vont apparaître, leur nouvelle relation va être bigrement éprouvée.

On est dans le domaine de la comédie romantique, deux femmes faces à leurs choix, prises entre amour et liberté, entre le quotidien qui use et les rêves qui brûlent. Avec quelques moments un peu mélos, c’est la loi du genre, d’autres auxquels les féministes trouveront un goût de patriarcat daté, la vie n’en est pas moins ainsi faite. C’est un genre dans lequel je me laisse facilement embarquer, je suis sorti globalement convaincu malgré quelques saccades que les représentations gommeront vite.

J’ai surtout savouré la confrontation entre Anne Canovas et Kim Schwarck. Une distribution parfaite pour le texte de Sophie Cottin. L’une est calme, posée, la voix rassurante des grandes actrices qui savaient ce qu’est faire la fête. L’autre est une bombe, bourrée d’énergie, qui ne tient pas en place, elle vous rapporterait la lune si vous la lui demandiez, même si vous ne la lui demandiez pas, d’ailleurs. Hélène qui ne cherchait que la tranquillité n’a pas le choix d’échapper à l’explosion de Félicité, on décèle aussi un regard mi maternel mi amusé dans l’œil d’Anne Canovas quand Kim Schwarck est à l’œuvre, c’est là que réside la magie de la pièce, on sent qu’elles sont dans la vie comme elles sont dans la pièce, l’attelage fonctionne, le spectateur peut monter à bord et se laisser embarquer.

La mise en scène de Raphaëlle Cambray arrive à canaliser cette énergie, à la diriger dans le bon sens, avec la belle idée d’avoir rendu visible le fameux couloir, qui permet au spectateur d’anticiper l’explosion à venir, ou de voir comment chacune réagit, une fois le calme revenu.

Au delà du sujet de la pièce, qui a été et sera souvent traité, on ira voir L’Odeur des Azalées pour découvrir la façon dont fonctionne le duo Anne Canovas – Kim Schwarck, pour savourer la façon dont la bombe Kim Schwarck ravage l’univers paisible d’Anne Canovas.

Au Studio Hébertot jusqu’au 27/03/22
Jeudi, vendredi, samedi : 19h00 – Dimanche : 17h00

Texte : Sophie Cottin
Avec : Raphaëlle Cambray
Mise en scène : Anne Canovas, Kim Schwarck

Visuel : Flavien Dareau

2 réflexions sur “L’Odeur des Azalées m’a subitement fait suffoquer – Studio Hébertot

  1. Alain 14 février 2022 / 12 12 03 02032

    Avis parfaitement partagé.
    D’ailleurs, lorsque le spectacle se prolonge à la table du restaurant, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose sur scène. 🙂
    Bien cordialement.

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