K ou le Paradoxe de l’Arpenteur

K ou le paradoxe de l’arpenteur à L’Échangeur – Théâtre Bagnolet : belle création de Régis Hebette, une adaptation du Chateau de Kafka où le spectateur va sentir dans ses tripes disparaître l’espoir de l’Arpenteur, comme la bille d’un flipper disparait quand le joueur se lasse

Sur la scène, de grands blocs noirs. On aperçoit une table, deux chaises. Un de ces meubles qu’on trouve à l’entrée des stands, dans les expositions. Le vent souffle, il neige, un homme avance en soufflant. On le retrouve couché par terre. Excusez-moi, Monsieur, je suis le fils du portier du château, le village appartient au château.Après vérification, l’homme ne peut être mis dehors, le Château attend bien un Arpenteur.

On va suivre l’Arpenteur dans ses tribulations, il veut simplement faire ce pour quoi il a été appelé, il ne comprend pas le fonctionnement de ce vase clos où l’attention un jour reçue de Klamm, le Chef de Bureau du Château tient lieu de position sociale, où chacun manipule l’autre, dont il ne connaît pas les règles.

Dès les premiers pas glissés de l’Arpenteur dans la neige, je me suis laissé embarquer par le parti pris de Régis Hebette de suivre l’Arpenteur l’arpenteur à la trace, depuis son arrivée au village jusqu’au moment où il connaît sa place. J’ai apprécié la scénographie, très sombre, très mobile, la lumière claire-obscure, le son. Comme un flipper qui se recomposerait en permanence, sur lequel l’Arpenteur serait la bille, lancé d’obstacle en obstacle jusqu’à ce que Klamm le joueur se lasse de la partie. J’ai savouré le jeu de Ghislain Decléty Arpenteur christique à tout instant au cœur de l’action. Sans jamais lasser l’attention du spectateur, la pression monte, l’étau se resserre sur K qui se perdra sans jamais renoncer.

C’est du beau théâtre, où le spectateur sent dans ses tripes l’incompréhension grandissante de K, son espoir qui s’éteint peu à peu. C’est du beau théâtre, que la salle a salué de longs et chaleureux applaudissements.

Au Théâtre l’Échangeur Bagnolet jusqu’au 23 octobre 2021
Du mercredi au samedi : 20h00 – dimanche 17h00
Tournée en cours de définition : Théâtre de l’Union – CDN du Limousin, Théâtre du Beauvaisis, Scène Nationale de Beauvais

Texte : Franz Kafka, adaptation Régis Hebette
Avec : Pascal Bernier, François Chary, Ghislain Decléty, Antoine Formica,
Julie Lesgages, Cécile Saint-Paul, June Van Der Esch
Mise en scène : Régis Hebette

Texte : Franz Kafka, adaptation Régis Hebette
Avec : Pascal Bernier, François Chary, Ghislain Decléty, Antoine Formica,
Julie Lesgages, Cécile Saint-Paul, June Van Der Esch
Mise en scène : Régis Hebette
Création lumière Eric Fassa, avec la collaboration de Saïd Lahmar
Scénographie Régis Hebette, avec la collaboration de Eric Fassa
Création sonore Samuel Mazzotti
Création costumes Zoé Lenglare et Cécilia Galli
Construction Marion Abeille
Régie générale Saïd Lahmar
Collaboration artistique Félicité Chaton
Assistant à la mise en scène Nathan Vaurie

Photo : Leslie Camara

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