
Fallait pas le dire au Théâtre de la Renaissance : une pièce calibrée qui se moque gentiment des travers de son public, lequel vient nombreux retrouver le couple Pierre Arditi – Evelyne Bouix, et ressort comblé. Que demander de plus ?
Sur la scène, une grande structure blanche, de la neige qui tombe, des phares. Un couple attend un Uber, se dispute. Il lui en veut d’avoir dit à sa mère que le gâteau doudou du déjeuner dominical était un peu sec. De saynète en saynète, ils vont se disputer, c’est leur façon d’être, dire les choses, ou pas.
Alors ils parlent, de ce qu’on peut dire, et de ce qu’on ne peut pas dire. Secret de famille, pédophilie, GPA, genre, trottinette, indépendance des femmes, MeToo… tout y passe sans jamais être abordé sur le fond. Ils étaient un couple moderne (lire recomposé, gay friendly et de gauche, la preuve ils vont au Rond Point), ils sont un peu dépassés, il vote à droite, elle a fait de la chirurgie esthétique, ils cultivent leur bonne conscience.
Le public est venu nombreux voir Pierre Arditi faire ce qu’il fait si bien : Pierre Arditi qui râle. Le texte est calibré pour ne fâcher personne, chacun s’y retrouve sans se sentir blessé, la salle sort comblée. Que demander de plus ?
Au Théâtre de la Renaissance
Du mercredi au samedi : 19h00 – Dimanche : 15h00
Texte : Salomé Lelouch
Avec : Pierre Arditi, Evelyne Bouix, Pascal Arnaud
Mise en scène : Salomé Lelouch, Ludivine de Chastenet
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