
A grands coups de mashup et de parodies, la Jacquaravane des Frères Jacquard revisite les grands standards des années 70-80 pour le plus grand plaisir des spectateurs, jeunes et moins jeunes, un grand moment de bastard pop/rock
La caravane des Frères Jacquard est garée sur le parking de la Mairie de Clamecy. Une bien belle caravane, avec des rideaux oranges, deux tabourets tam tam, une lampe à bain d’huile… voilà les artistes, tout de tergal vêtus, avec leurs cravates psychédéliques, une bouteille de Chardonnay à la main. Il fait encore jour, plus tard il fera nuit, c’est parti pour une heure et demie de mashup et de parodies.
Avec pour commencer les accords de Que Je T’aime sur lesquels vont surgir les parole de La Queue Leu Leu. Le ton est donné, l’ambiance est installée, elle ne tombera plus, les Frères Jacquard vont revisiter pour nous, avec nous, quelques grands standards du funk, de la pop, du rock et de la variété. En tournant quelque pages oubliées de l’histoire de la musique, les origines cévenoles ancestrales du funk ont dû vous échapper, comme l’amour des Daft Punk pour les saucisses en général et les Knacki’s en particulier (Anne Gaillard a du se retourner dans sa tombe et Bézu émettre un grand sourire), ou la parenté entre Carlos et Mickael Jackson.
On est toujours sur le parking de la mairie, on se laisse aller comme dans une salle de concert, leur énergie et leur bonne humeur sont entrainantes, contagieuses. C’est déjanté, réjouissant, et ça marche, du début à la fin, le bouquet final est dans les rappels, je ne résiste pas à l’envie d’en partager un moment :
Le burlesque parodique est un genre dont je suis fan. Un art qui surfe sur l’adhésion du public, plus difficile qu’il n’y parait à attraper. Les Frères Jacquard sont dans la lignée de Chanson Plus Bifluorée plus que d’Igudesman and Joo (on ne rappelle pas assez l’impact des Cévènes sur la chanson mondiale), ils m’ont convaincu, embarqué, fait rire, intrigué. Ils maitrisent leurs instruments et leur genre, ne se laissent pas aller à la facilité. Leur spectacle a la dose corrosive qu’il faut, ils rient sans se moquer des provinces qui se vident, des maisons de retraite qui se remplissent.
L’autre nom du mashup, c’est le bastard pop/rock. Au fond, ce nom va comme un gant à la Jacquaravane, ce sont les échos qu’elle laisse dans son sillage.
Le site des Frères Jacquard
Avec : Jean-Michel Bruscou, Stéphane Aubry, Corentin Veschambre
PS : le message de Baroudeur : « Moi, je dis Knacki ».