Machine de Cirque m’a laissé le cul par terre. Le spectacle est drôle, les artistes sont excellents, les numéros impressionnants, le décor est beau. Mais surtout, surtout, ils sont humains.

Sur scène, une étrange machine, un univers un peu steampunk, un peu Cité des Enfants Perdus. La lumière d’un lampadaire varie, comme un coeur peut-être. On voit beaucoup de détails, une ligne électrique, une antenne, des massues, des roues, une batterie. Un trapèze.
Arrivent les artistes, le musicien, et c’est parti pour une heure quarante de bonheur. Tiens, le musicien, avec son air de naufragé, partie intégrante du spectacle, il joue en temps réel, attentif et concentré, c’est lui qui ouvre, avec un numéro de batteur… aux influences diverses.
Machine de Cirque est un spectacle choral. Quatre artistes sur scène, en permanence, quatre artistes qui jouent ensemble, quatre artistes qui auront chacun leur solo. L’histoire s’écrit. Il va bien falloir arriver à la construire, cette machine, il va bien falloir arriver à communiquer. Les numéros s’enchaînent, tous impressionnants. Impressionnants individuellement, impressionnants collectivement, dans leur attention à l’autre, dans leur communication permanente, dans la façon dont ils sourient, dont ils se sourient, dont ils (fou) rient.
Le spectacle m’a laissé le cul par terre. Bien sûr ils sont impressionnants parce qu’ils sont sur scène du début à la fin, pour des numéros qui se succèdent sans temps mort, et qui sont tous de très haut niveau. Bien sûr la roue cyr, le monocycle, le jonglage, les serviettes. Evidemment la balance coréenne, le mat chinois, le trapèze. Et la dame venue du public. Tous les numéros sont bons, tous sont impressionnants.
Et ils ont gardé l’esprit du cirque, vous savez, ces petits cirques familiaux qui vont de village en village, où tous les numéros sont interprétés par les mêmes artistes. Ils l’ont gardé, ils l’ont sublimé sans tomber dans le perfectionnisme. Ils ont gardé le sens. Ils sont restés humains.
Oui, humains. Le jeu du cirque, c’est de rater, une fois, pour mettre en exergue la difficulté, chercher l’empathie du public. Rater une fois, et réussir, et réussir encore mieux, pour impressionner. Dans Machine de Cirque, il y a des massues qui tombent, et c’est la vie. A la fin du spectacle, le bouquet final. Une explosion, après une heure et demie d’engagement intense. Ca n’a pas si bien marché, une fois, deux fois. Là, ce qui m’a impressionné, au delà de la performance, au delà de la volonté, c’est l’humanité, la bienveillance. La façon dont ils se coordonnaient pour repartir. Le sourire du partenaire qui dit simplement « Amuse-toi ». Et là… il n’y a plus qu’à faire waow.
Ils donnent de la performance, ils donnent leur plaisir collectif d’être là, ensemble, avec le public. Le public exprime son plaisir. Des applaudissements à la fin des numéros, des bravo qui fusent, aussi. A la fin du spectacle, une standing ovation mérités, une explosion d’applaudissements, de bravos.
Mon seul regret ? Ne pas pouvoir retourner voir le spectacle.
L’avis de Baroudeur : je ne veux pas chroniquer, je ne connais pas assez de mots pour dire comme c’est bien.
L’avis de Fléchette : Ils ont fait vivre les objets, ils ont créé une machine pour communiquer, c’était très bien. J’ai admiré tous les numéros, surtout la roue Cyr, le monocycle, et la dame venue du public, et aussi les barres. J’ai neuf ans, je me suis sentie un peu mal à l’aise au moment où ils étaient vraiment tous nus sous leurs serviettes.
A La Scala Paris jusqu’au 3 novembre
Du mardi au samedi : 18h30 – dimanche : 18h00
Autres dates sur le site de la compagnie Machine de Cirque
Idée originale et écriture du spectacle Vincent DUBÉ
Direction artistique et mise en scène Vincent DUBÉ
Collaborateur à l’écriture et à la mise en scène Yohann TREPANIER, Raphaël DUBÉ, Maxim LAURIN, Ugo DARIO, Frédéric LEBRASSEUR
Musique Frédéric LEBRASSEUR
Interprètes Elias LARSSON, Raphaël DUBE, Maxim LAURIN, Ugo DARIO
Musicien Frédéric LEBRASSEUR
Conseillers artistiques Martin GENEST, Patrick OUELLET, Harold RHEAUME
Conseillères à la scénographie Josée BERGERON-PROULX et Julie LÉVESQUE
Costumes Sébastien DIONNE
Éclairages Bruno MATTE
Son René TALBOT
Ingénieur mécanique David ST-ONGE
Direction technique Patrice GUERTIN
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