Cirque Le Roux – La Nuit du Cerf

Un mélange théâtre / cirque, les deux très bon, dans lequel j’ai eu du mal à entrer, jusqu’à la séquence finale, poétique, onirique, jouissive.

La scène est masquée par un tulle, la représentation commence par un générique, couleurs et musiques acidulées comme le générique d’une série ITV des années 1970. James vient nous annoncer qu’il va mourir, sur l’écran un panneau « 24 heures plus tôt ».

Six personnages. Les trois enfants de Miss Betty qui vient de mourir, ils ont des vies très différentes, ils ne s’entendent pas forcément, est-ce qu’ils se soutiennent ? Le mari de l’une, la femme d’un autre. Ils sont réunis pour la veillée funèbre. On frappe à la porte, un inconnu (mais pas de tous) arrive, qui a eu un accident de voiture. On le sait déjà, c’est James qui va mourir. Pourquoi ? Comment ? On le comprendra à travers le jeu très visuel de la troupe.

Six personnages, six artistes circassiens, trois profils, pour des numéros à base d’équilibre et de de portés. De beaux numéros, où le risque est là, où l’artiste s’engage.

Six personnages, six acteurs. Une mise en scène au cordeau minutieusement suivie, une bande son superbement travaillée, une lumière aux petits oignons. Une scénographie kitsch qui va évoluer vers un univers sombre, métallique.

Un univers à la Tarantino, un grindhouse comme Boulevard de la Mort, du cirque moderne, une citation de Hunter S. Thompson que j’ai fait mienne en épigraphe, il y a tout ce que j’aime, c’est un spectacle fait pour moi, je devrais marcher à 200 %. L’humeur du jour, peut-être, j’ai eu du mal. Côté théâtre, je suivais l’action sans problème, même sans dialogues. Côté cirque, j’appréciais les numéros, ils manquaient peut-être de variété. Mais la mayonnaise ne prenait pas, est-ce que j’avais du mal avec l’idée de ces exercices devant le cercueil ? je ne sais pas. La salle, elle, basculait clairement côté cirque, et applaudissait chaleureusement chaque numéro.

Jusqu’à la séquence finale. Tout bascule, la lumière, le décor. Il n’y a plus de théâtre. C’est jouissif, poétique, onirique. C’est beau. Juste beau.

La salle a remercié d’une standing ovation.

« La vie ne doit pas être un voyage en aller simple vers la tombe, avec l’intention d’arriver en toute sécurité dans un joli corps bien conservé, mais plutôt une embardée dans les chemins de traverse, dans un nuage de fumée, de laquelle on ressort usé, épuisé, en proclamant bien fort : quelle virée ! » – Hunter S. Thompson

Au Théâtre Libre jusqu’au 2 février 2020
Du mercredi au samedi à 21h00, le dimanche à 15h00

Auteurs / Interprètes : Lolita Costet, Valérie Benoît, Grégory Arsenal, Philip Rosenberg, Yannick Thomas, Mason Ames
Mise en scène: Charlotte Saliou
Musique originale: Alexandra Stréliski
Chorégraphie: Cirque Le Roux avec Colin Cunliffe
Costumes: Cirque Le Roux avec Clarisse Baudinière
Scénographie: Cirque Le Roux avec MOA et Benoit Probst & Art&Oh
Création Lumière: Cirque Le Roux avec Pierre Berneron
Création Son: Cirque Le Roux avec Jean-Marie Canoville

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