La recherche esthétique de l’équipe emmenée par Jules Audry crée un contraste violent avec les souvenirs crus qui surgissent dans ce restaurant où trois couples viennent célébrer qui un anniversaire de mariage, qui une promotion.
Une femme, assise, lit dans un salon d’attente, une radio crachote, qui pose l’époque dans les années 60. Une table dressée pour quatre. Une table dressée pour deux, un homme attend. Au plafond, 3 luminaires 70’s, une lumière tamisée, orange. Un serveur en kilt.
Deux couples, deux frères mariés à deux sœurs, viennent dans ce restaurant huppé fêter un anniversaire de mariage. A la petite table, c’est une promotion qui est arrosée. A la sauce Pinter : des situations crues, des souvenirs qui sont autant de blessures, des dialogues surréalistes, des silences. De longs silences.
J’ai été frappé par la recherche esthétique de l’équipe menée par Jules Audry. Par la qualité des costumes, des lumières. Par les petits gestes. Au dessus du texte, j’ai reçu les images. Le texte expose une situation, un conflit, l’image se compose, comme un tableau qui se crée, et le silence s’installe, l’image est tenue, je pouvais explorer le tableau, le savourer, chercher la lumière, comme chez les peintres hollandais du XVIIe siècle. Et recevoir le contraste entre la beauté de l’image et la violence des souvenirs.
Au Théâtre de Belleville jusqu’au 28 avril 2019
Du mercredi au samedi : 21h15 – dimanche : 15h00
Texte : Harold Pinter (traduction Jean Pavans)
Avec : Quentin Dassy, Francesca Diprima, Léa Fratta, Faustine Koziel, Orane Pelletier, Garion Raygade, Ulysse Reynaud, Marco Santos et Florence Vidal
Mise en scène : Jules Audry
Ecole de théâtre Les Enfants Terribles