Goodbye Wall Street

Au début, un stand up ordinaire. A la fin, une scène qui serre le coeur. Entre les deux, un artiste sensible et touchant, à découvrir.

BLOC BLANC-ROSE3Le régisseur demande des applaudissements, Fouad Reeves entre en scène.

Goodbye Wall Street commence comme un spectacle de stand up. Un comédien qui bouge beaucoup, des plaisanteries plus ou moins connues, des espaces pour laisser au public le temps de comprendre et de rire.

Fouad Reeves délivre une galerie de personnages, une suite d’accents (mais pas celui de Dunkerque), ils sont burlesques, touchants. Il chante, il danse, il joue.

En avançant, le spectacle évolue. On quitte le registre du stand up, on rejoint celui du théâtre. Il y a une histoire, un fil. L’histoire d’un jeune homme qui a vécu dans le monde de la finance, qui va laisser tomber son (beau) job pour monter sur scène. L’histoire d’un jeune homme qui l’annonce à son père.

La réponse de son père. Là, il joue. La passion est là.

Fouad Reeves commence en respectant les règles du Stand Up. Il parcourt la scène, de grands gestes, des plaisanteries parfois un peu lourdes, parfois connues, une galerie de personnages dont on se moque. Des traits acerbes sur la réalité quotidienne quand on s’appelle Fouad et pas Michel. Il interpelle le public. Ensuite ? Il évolue.

Le texte prend de la hauteur, il s’y mêle un peu de poésie. On est dans le registre de Marc Favreau, le clown qui jongle avec les mots. Les personnages prennent de la profondeur, il prend le temps de nous les présenter, de nous laisser comprendre leurs problèmes, voire de nous y attacher. Tout en gardant une pincée de caricature.

Fouad Reeves nous raconte son histoire. Ses racines, ses études, son job de rêve. 17 ans de sa vie dans le monde de l’argent roi. Le rêve est parfois un peu glauque. Jusqu’au moment où il se retrouve face à son père. Un père avec des références différentes. Un père pour qui il explique. Un père qui écoute. Un père qui entend.

Il est arrivé. Il est dans le domaine du théâtre. Il joue les deux personnages, les personnages s’écoutent,  se comprennent, se répondent. Une belle scène émouvante.

Depuis la rentrée, j’ai vu plusieurs spectacles qui mélangent les codes du stand up et du théâtre. Ils ont souvent du mal à raconter une histoire qui se tient, basculent vers la performance. Goodbye Wall Street évite cet écueil.

L’homme est touchant, la salle était bien pleine, le public mélangé. Je lui souhaite de poursuivre au delà du 3 janvier, et je suis curieux de savoir ce que donnera son prochain spectacle.

Au théâtre du Gymnase jusqu’au 3 janvier 2019
Jeudi – 20h00

Texte : Fouad Reeves
Avec : Fouad Reeves
Mise en scène : Dominique Coubes

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