J’ai des doutes

Vous aimez les émotions qu’envoie François Morel ? Vous vous souvenez des sketches poétiques de Raymond Devos ? Ne ratez pas J’ai des doutes !

Doutes
(c) Stéphane Trapier

Au début, une main, sur un vieux piano d’enfant cliquetant. Puis François Morel, une pelisse noire, Dieu convoque Raymond Devos, mais on ne convoque pas Raymond Devos.

J’ai des doutes est une suite de… une suite de moments, ce ne sont pas seulement des numéros, c’est plus que des sketches. Une suite de moments, François Morel parle, Romain Sahler accompagne, François Morel dit des textes de Raymond Devos, il chante, joue du piano, esquisse quelques pas de danse. Avec une souplesse que le Devos que nous avons tous en mémoire n’avait plus, il donne de la vie à cette poésie. Arpentant l’espace entre un piano à queue noir, un piano droit blanc, il occupe la scène.

Il y a la matière première, les textes de Raymond Devos. Il y a la recette, la patte de François Morel, découper, faire revenir… assaisonner, la musique d’Antoine Sahler est là.

Il y a les hasards de l’actualité, qui trouvent un écho dans certains textes intemporels.

Il faut du temps pour digérer un texte de Devos, comprendre comment les mots s’enchainent dans un sens, dans un autre. C’est mon bémol par rapport à la mise en scène, François Morel va parfois trop vite, on n’a pas le temps de comprendre qu’il est déjà reparti. Parce que je trouve que ces textes… ont vieilli, leur poésie est là, bien sûr, le jeu avec les mots aussi, mais ils ne parlent plus qu’à mon cerveau d’intellectuel torturé.

François Morel s’est saisi de ces textes, il leur a ajouté une dose d’émotion, ça n’est plus si grave de ne pas tout saisir, l’émotion est là, qui emporte mon coeur d’artichaud. Une marionnette, tellement vivante, rejoint l’acteur et son complice musicien.

Au fil des moments, j’ai oscillé entre ces sentiments, le côté daté des textes quand le moment penchait du côté Devos, le sourire ému quand le moment penchait du côté Morel.

Jusqu’au moment final. Du grand Morel. J’en avais les yeux humides.

J’avais emmené Baroudeur, me demandant si il arriverait à rentrer dans l’univers de Raymond Devos. Il s’est beaucoup trémoussé. Il a parfois eu du mal à comprendre, mais a trouvé le spectacle globalement drole. L’émotion qu’il a le plus ressenti ? la joie. J’ai des doutes l’a rendu joyeux.

Vous aimez François Morel ? courez savourer J’ai des doutes. Vous vous souvenez de Raymond Devos avec nostalgie ? allez y, vous redécouvrirez sa poésie quand l’émotion s’y mèle.

Au Théâtre du Rond Point jusqu’au 6 janvier 2019
Du mardi au dimanche – 18h30

Textes : Raymond Devos
Avec : François Morel
Mise en scène : François Morel

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