Je suis retourné assister à une consultation du Dr Dory, et j’en suis à nouveau sorti bluffé. Bluffé, et remonté.
Au cours d’une séance du Dr Dory, on se pose des questions, une question essentiellement, une question à laquelle on va essayer de répondre à travers des chansons. Ces chansons qu’on a tous fredonnées sans vraiment en écouter les paroles. Cyril Dory les chante (il a une voix…) en s’accompagnant au piano (c’est un grand interprète). Il en a composées certaines, soyez attentifs à leurs mélodies, elles sont superbes.
Dans ces séances, donc, on se pose une question, on cherche la réponse à travers des chansons, on la trouve. Le Dr Dory est un homme bienveillant, la réponse qu’on trouve est une réponse qui fait du bien, qui rassénère, on sort de la salle en étant bien. Au fond, le Dr Dory est un marchand de Bien.
La question du soir, Pourquoi se Dire Adieu va nous emmener à réfléchir sur l’importance du lâcher prise, de sortir du modèle d’imitation avec lequel on a tous commencé à vivre. Sur ce qui va nous faire sortir de ces rails tracés. Ce sont les lundis d’adieux.
J’ai vu le spectacle trois fois, c’est le même spectacle, j’ai vu trois spectacles différents. J’étais accompagné, hier soir, nous sommes allés parler du spectacle autour d’un verre. Chacun avait été plus sensible à telle ou telle chanson, chacun avait reçu une facette du message (pour moi : Je vais tuer le cinéma / Téléphone moi / The show must go on / Let it go).
Trois fois le même spectacle, trois fois la même trame, trois fois le même message, trois plaisirs différents, c’est un des talents de Cyril Dory de s’adapter à l’instant.
Si j’osais, je ferai le parallèle avec les fauteuils d’époque, ceux dont nos ascendant.e.s refaisaient les tapisseries. Un thème identique pour la série, un même dessin, la façon dont il est reporté sur la trame varie un peu à chaque fois, puis vient la force du point, l’endroit où l’écheveau s’achève, la nuance du bain de couleur. Vu de loin, c’est la même chose, plus on s’approche, plus on voit ces variations, plus on les apprécie.
Je l’ai vu plusieurs fois. J’attends la suivante, quand on aime on ne compte pas.
Au Théâtre de Nesle – dernière séance le lundi 24 septembre – 21h00
De et par : Cyril Dory