Un voyage initiatique au pays de la musique classique contemporaine, attachant et ludique, dont je suis revenu amusé et séduit.
J’ai fait un étrange voyage ce soir. Un voyage au cœur de la musique classique contemporaine. Vocale. Un monde auquel je ne connaissais rien. Sauf peut-être l’image caricaturale qu’un enfant de deux ans peut faire aussi bien.
Le spectacle prend la forme d’une (fausse) conférence humoristique. L’animateur – qui préfère l’opéra – nous emmène dans la découverte de ce répertoire, de ces oeuvres étranges. La découverte devient un jeu, on s’étonne avec lui, on se prend au jeu.
Habituellement, quand je prends trop de notes, c’est que la pièce ne m’a pas embarqué. Ce soir j’ai pris plein de notes, et pourtant j’étais embarqué. Je ne voulais simplement pas oublier ce qui se passait, je ne pouvais mémoriser. J’étais comme un horticulteur à un congrès de philatélistes, en train de découvrir un monde inconnu, de comprendre qu’on puisse s’enthousiasmer pour ces objets étranges. En s’amusant.
J’ai découvert Jacques Rebotier, dont les oeuvres vocales sont quelque part entre la poésie et le chant lyrique.
J’ai découvert Luciano Berio, dont les partitions sont un mélange de bruits listés dans un glossaire, et d’émotions.
J’ai découvert Cathy Berberian, dont les partitions ressemblent à une bande dessinée.
J’ai découvert les récitations de Georges Aperghis
J’ai découvert que John Cage avait écrit autre chose que 3’43 »
Ces partitions paraissent étranges, elles ne ressemblent pas à ce qu’on a l’habitude de voir. Toutes ces oeuvres sont bizarres, biscornues. Elles doivent demander un travail énorme pour être maitrisées, pour un public que j’imagine restreint, voire élitiste.
J’ai eu plaisir à les découvrir, c’était ludique, amusant. Désarçonnant, au début. A la fin ? J’ai trouvé que le temps avait passé trop vite.
Si vous avez l’occasion de voir Révolutions Vocales, allez-y. Vous passerez un bon moment, vous vous amuserez, et vous découvrirez un univers étrangement séduisant.

(c) Meng Phu
Le public était fourni et enthousiaste. Pas mal d’amateurs éclairés, mais pas que. Quelques afficionados, qui voyaient le spectacle pour la troisième fois.
En recherchant les titres sur Youtube, j’ai trouvé, à nouveau, ces oeuvres bizarres, presque rendues inaccessibles par des gens qui se prenaient au sérieux. C’est tout le talent de Vocaliques d’avoir créé ce moment suspendu dans le temps, où cette musique m’était accessible. Ils sont trois, ils s’amusent avec ces morceaux, leur plaisir est contagieux, ça devient un jeu, un jeu dans lequel ils emmènent le spectateur à sortir de sa réserve, à venir s’amuser avec eux.
Bravo, merci pour cette découverte ludique.
Au théâtre de Nesle – le 20 septembre 19h00
De : Irène Bourdat, Annabelle Playe
Avec : Irène Bourdat, Nathalie Duong, Jean-Michel Sereni
Mise en scène : Irène Bourdat
Compagnie : Vocaliques
Merci pour l article qui donne envie d ‘ aller voir de plus près …
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merci beaucoup!
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