Vous avez envie de vous détendre à la fin d’une semaine chargée ? Allez voir Les Fêlés, vous passerez un bon moment, et vous savourerez le jeu de Serge Bonafous.
Nous sommes en 2017, Armelle et Arthur déjeunent, il est concentré sur son iPhone, elle le cherche d’un air amoureux. Ils vont se disputer (Pourquoi est-ce que tu ne me contredis plus ? Parce qu’on est mariés !), évoquer l’enfant qu’on leur a enlevé, tenter de se réconcilier, rompre. Là, la pièce remonte le temps, jusqu’en 2010, au lendemain matin de leur rencontre, Armelle est séropositive, Arthur n’a même pas un téléphone, il a peur du sang. Passage en 2014, la séropositivité était un test, ils ont adopté un petit coréen. Retour en 2017 pour la conclusion.
Ils s’aiment, ils sont un peu fêlés, ils ont chacun sa fêlure, il leur aura fallu sept ans pour se découvrir, les découvrir, les apprivoiser. Chacun doute de lui, de l’autre, du couple. Chacun essaye, à sa façon, de préserver l’autre.
Il parait qu’il faut sept ans pour renouveler toutes les cellules de notre corps, c’est donc fait, les voilà tout neufs pour leur nouvelle vie. La psychologie de bazar tient la position que le drame du couple, c’est que l’homme croit que la femme ne changera pas alors qu’elle change, que la femme croit que l’homme changera alors qu’il ne change pas. Dans les fêlés… c’est un peu le contraire.
Je me suis bien amusé à assister à cette pièce de la catégorie « à aller voir en fin de semaine pour rire et se détendre ». J’y ai trouvé le comique de situation, les jeux de mots, les plaisanteries à double sens bien explicites, la leçon tirée qui permet de sortir en disant « c’était marrant, mais quand même, au fond, ils ont raison ». Je reste malgré tout sur ma faim quant à la raison de la disparition du petit coréen adopté.
J’ai particulièrement apprécié le jeu de Serge Bonafous, espèce de Peter Pan confronté à la nécessité de mûrir, avec un zeste de la folie de Roberto Benigni, c’est un vrai plaisir de le voir évoluer sur scène.
Fléchette m’avait accompagné, qui a ri aux jeux de mots, les plaisanteries à double sens lui ont totalement échappé, elle s’est beaucoup amusé aussi. La pièce est faite pour elle, d’après le calendrier qui rythme le passage du temps, Arthur et Armelle se sont rencontrés… le jour de sa naissance.
Au théâtre du Marais jusqu’au 30 mars 2018 – vendredi 19h00
Avec Serge Bonafous, Marie Bouvet.
Mise en scène Delphine Gustau et Serge Bonafous.
Texte de Philippe Sohier.
Un spectacle éligible aux P’tits Molières 2018