Alimentation Générale ne tient pas sa promesse, et j’en suis sorti déçu. Au vu du niveau habituelle de la programmation des Béliers Parisiens, du flyer, du logo « déconseillé aux moins de 16 ans » comme celui des jeux vidéo, je m’attendais à vivre quelques moments de terreur bien sentie comme le cinéma, et The Walking Dead, inspiration manifeste, savent bien le faire. Au lieu de ça, j’ai vécu une guignolade sans prétention, sympathique et caricaturale.
J’allais voir Alimentation Générale pour avoir peur, frémir, sursauter, entendre les cris de ma voisine, sentir ses ongles s’enfoncer dans ma main, oui, ce sont des souvenirs de Vendredi 13, lui aussi interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie, mais avec raison.
J’allais voir « une épopée philosophique, drôle, politique, et effrayante ». J’ai vu une farce drolatique, des personnages caricaturaux, un texte léger. La parodie d’un genre, plus qu’une pièce de genre. Le personnage joué avec talent par Nathalie Mann semble une mutation du Grand Méchant d’un Batman première génération, Ghita Serraj est assez magique dans le rôle de la fille mal élevée, puis perdue dans la cave du magasin de son père.
Assis au premier rang, j’ai pu jeter un œil sur les maquillages et trucages, là, la pièce va bien dans le détail, on voit les traces des morsures, le sang qui coule, le filet de viande arraché. Je pourrais pinailler sur des détails (le masque d’argile qui, temporellement, est sec avant d’être humide, la porte par laquelle on sort mais qu’on contourne quand on revient…) mais c’est le propre de la parodie de s’abstraire de la crédibilité. Et puis… faut-il, au gré d’une vanne récurrente, annoncer la fin de la pièce dès son milieu ?
Vous avez envie de voir une parodie bien faite, vous amuser en famille ? Asseyez-vous au premier rang. Vous voulez avoir peur, entendre une salle hurler de surprise apeurée ? C’est pas là que vous le trouverez.
Au Théâtre des Béliers Parisiens, du mardi au samedi à 21h00, le dimanche à 17h00.