Sonnavind, c’est le vent du sud en norvégien, le vent qui a frappé Johanne Vik, chanteuse norvégienne arrivée en France il y a quelques années, c’est le fruit de sa rencontre avec Nuno Estevens, c’est un folk mondial, norvégien, français, espagnol.
J’ai été impressionné par le chant de Johanne, je l’ai maintenant entendue trois fois, une fois avec son groupe complet, une fois en solo voix + piano, cette fois accompagnée de David, son bassiste (jouer des parties de guitare à la basse, ça crée une ambiance…).
A chaque fois, j’ai été impressionné par l’ambiance qu’elle crée, un mélange étonnant d’intimité et d’ampleur. Gare Saint Lazare, pour son Gare Live en solo, j’aurais dit que j’avais l’impression d’être dans une cabine téléphonique, serré contre elle, et que pourtant elle occupait l’intégralité de l’espace, immense, de la salle des pas perdus. Pour le GAF*GIG d’hier soir, je me sentais à la fois dans une cathédrale, assis à côté d’elle dans une petite chapelle latérale, avec en arrière plan la voute, domptée, qui résonnait.
On dirait un petit bout de femme timide, mais dès qu’elle prend son micro, dès qu’elle commence à en jouer, son coffre se déploie, le jeu prend, l’histoire se raconte.
Ses histoires sont souvent mélancoliques, parfois sombre, sur des rythmes lent, la nuit est longue, l’hiver, en Norvège.
Oui, bien sûr, la tessiture. Oui, bien sûr, le coffre, le jeu de la voix. Mais surtout l’ambiance, cette ambiance rouge dans laquelle l’amour brule, qui vous donne envie d’être brulé, encore et encore.
Mélancoliques, les chansons de Sonnavind ? Oui, mais de cette mélancolie qui vous donne envie de vivre encore, parce que la vie est plus forte que tout.