12 projecteurs à la lumière caustique, 12 coups de pinceaux aux couleurs tendres, voilà les 12 pièces très très courtes données par la compagnie Sevane à la Comédie Nation.
Les 12 pièces très très courtes, ce sont douze moments d’humanité, douze situations décalées, dont Salomé Mandelli et Steva Botti tire une essence, à grands coups de pinceaux caustiques qui ne perdent jamais une certaine tendresse. Ils se sont attachés à leurs personnages, les ont placés dans des situations déstabilisantes, les voient comme ils sont, avec leur petitesse et leur grandeur, mais ils les aiment. Ils exposent, ne jugent pas.
Chaque moment est précis, travaillé, le format court permet de ne pas se perdre dans des digressions ou du remplissage, si le propos est court, la pièce est courte, si il a besoin de plus d’ampleur, la pièce sera plus longue, c’est agréable.
J’ai donc ri douze fois, et Baroudeur avec moi, ri des personnages sans me moquer d’eux.
Chaque petite pièce engendre une émotion, soyez concentrés dès le début de la pièce, l’enterrement d’Isaac est un petit bijou de rire jaune, comme la danse des deux anciens est un bon moment d’émotion poétique touchante. Le monde vu d’en dessous ? Monsieur pipi vous l’expliquera il n’est parfois pas bien beau.
Je suis un être humain comme un autre, on peut se moquer des travers des autres qui me touchent de loin pas des travers des autres qui me touchent de très près, j’ai donc eu une réaction « ça c’est vraiment de mauvais goût, non vraiment ils n’auraient pas dû faire ça » sur le sketch (le mot est venu naturellement, autant j’hésitais entre scène et pièce jusqu’ici, autant là c’est sketch) des pilotes, OK, c’est qu’ils ont touché un point sensible, mais quand même.
Un moment sympathique, sans autre prétention que de distraire le spectateur, avec une salle fournie et conquise.
A la Comédie Nation le vendredi à 19h00, jusqu’au 31 mars