Baroudeur et Fléchette ont voulu revoir Bigre, alors on y est retournés, à nouveau au premier rang de balcon, l’endroit d’où on est le mieux placé pour goûter la pièce. A cour, cette fois-ci, la dernière fois on était à jardin, un point de vue un peu différent, une perspective un peu différente.
J’ai retrouvé les gags explosifs que j’avais adorés en juin dernier, vu des détails qui m’avaient échappés. Certaines pièces passent en roue libre quand elles durent, l’équipe de Bigre tient le choc, ils jouent , ils jouent bien, ils jouent chaque détail à fond. Au contraire, est-ce le jeu de l’attention qui attend le gag, j’ai eu le sentiment que chaque détail avait été revu, poussé, travaillé.
Je les ai revus comme on revoit des amis, les mines de Pierre Guillois en particulier, toujours magique, toujours fascinant, en particulier. Ils sont toujours aussi maladroits, rien de ce qu’ils tentent ne réussit, c’est leur vie.
Un geek maniaque de la propreté, un écolo barbu, une parisienne maladroite, l’un a un peu grossi, le second a amélioré ses grimaces, les cheveux de la troisième ont poussé. Les gags s’enchainent, les cataclysmes aussi, ils tentent de maitriser leurs vies, rien ne fonctionne, et les sentiments non plus. On rit de leur maladresse pour ne pas s’interroger sur notre chance ? Sans doute, et ça fait du bien !
Plus ça va, moins ça va, plus les défaillances de la mécanique et des cœurs pourraient les toucher, plus elles les touchent, jusqu’au paroxysme final, quand leur joie fait exploser le happy end.
La salle, comme la première fois, était pliée, et a longuement applaudi à la fin.
Une réflexion sur “Bigre – Théâtre Tristan Bernard”