
Y’a Quelqu’un ? au Théâtre de Belleville : Angélus, le clown d’Hervé Langlois, se retrouve seul le jour de son anniversaire. Tendre et attachant, il souffre, s’angoisse, et emporte le spectateur sur des montagnes russes, entre empathie et tristesse.
Sur la scène, une chaise en bois. Les traces d’une fête : boules de papier, sarbacane, bouteille. Des lunettes géantes, pailletées, Joyeux anniversaire. Dans l’obscurité, des grommellements, des borborygmes. Un pouet. C’est Angelus, le clown, qui joue avec son ombre. Qui se duplique, se triplique. Il explore la scène. Découvre les lunettes. Joyeux Anniversaire… Mais… Y aurait pas eu un anniversaire ? Ici ? Sans moi ?
C’est l’anniversaire du clown Angélus, et personne n’est là, personne ne lui fait signe. Alors il souffre. Partage sa souffrance. Jusqu’à ce qu’il trouve la solution pour combler sa solitude.
Aux premiers borborygmes, j’étais dans l’univers de La Linea, le personnage inventé et dessiné par Osvaldo Cavandoli. Une première séquence savoureuse. Comme, à la fin du spectacle, j’étais cet enfant solitaire qui s’invente un monde où il est comblé. Deux moments où Hervé Langlois, ou plutôt son clown Angélus, m’a emporté, où l’empathie était totale.
Chaque séquence a commencé par m’embarquer dans l’exploration de la solitude d’Angélus, de sa souffrance, parfois de son angoisse. Il y a des moments magiques, il joue avec les mots, dessine la terreur de l’enfant que personne n’appelle le jour de son anniversaire… Peut-être sa mère ? même pas. Oublié même par sa mère. Montée dans l’empathie, la séquence étirait ma tristesse à la descente, parfois j’attendais la suivante. Un peu comme des montagnes russes, une montée dans l’empathie, une première descente, suivies de vagues qui amortissement l’énergie résiduelle, et là on attend un peu ce qui va venir. Je suis aussi certainement passé à côté de nombre de citations, je n’avais pas la référence pour les explorer, ni le souvenir qui remontait.
Un avis partagé, donc. Angélus est tendre, attachant, sa solitude et ses angoissent vont chercher l’empathie du spectateur, l’emplissent d’une tristesse sincère, le laissent partir rassuré. Avec un bémol sur l’étirement des séquences.
Au Théâtre de Belleville jusqu’au 27/05/23
Vendredi, samedi : 19h15
Durée : 1h00
Texte : Hervé Langlois
Avec : Hervé Langlois
Mise en scène : Elsa Eskenazi, Hervé Langlois
Visuel : Jérôme Barbossa
Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com
3 réflexions sur “Y’a Quelqu’un ? – Théâtre de Belleville – Un clown solitaire, le jour de son anniversaire, pour les vrais amateurs”