Je n'ai qu'une vie – Des émotions à partager

Sur la scène, une cellule. Lit de camp, coin toilette, un seau. Un valet de nuit, qui porte une veste d’uniforme, de nombreuses décorations. Un homme en marcel est assis, il lit les titres du journal. La révolution est en marche. La liberté triomphe. Le tyran est tombé.

C’est le colonel Rampal, tout juste renversé de la présidence de l’état. Rapidement rejoint par Manuel, qui profitait des troubles pour piller les maisons. Un rapport de force s’établit. Petit à petit, il s’inverse, quand les espoirs de Rampal disparaissent. Jusqu’à une fin où l’amoral est sauf.

Le texte d’Eric Wiener est malin. Couche de vérité évolutive après couche de vérité évolutive, on voudrait croire à un reste de bonne foi d’un Rampal emporté par le destin ou trompé par son entourage, il n’est que manipulation, corruption, intérêt. Il suit les préceptes du manuel du parfait petit dictateur, alterne les maximes populistes et les comparaisons pleines de bon sens.

Ce huis clos décapant plein d’humour est mis en scène par Mouss Zouheyri. Didier Forest donne un Rampal très convaincant, quelque part entre Philippe Etchebest et Lénine. Face à lui, Harmandeep Palminder s’amuse en serpentant d’opportunité en opportunité.

On passe un bon moment, on rit quand il faut, on projette sur la pièce l’actualité d’hier, on sort rassuré quant à la constance de la nature humaine, elle ne changera pas, les malins et les malhonnêtes s’en sortiront toujours.

Au Théâtre de Nesle jusqu’au 09/04/23
Vendredi, samedi : 21h00; Dimanche : 15h00
Durée : 1h15

Texte : Éric Wiener
Avec : Didier Forest, Harmandeep Palminder
Mise en scène : Mouss Zouheyri

Edit le 03/04/23 : le colonel Rampal nous a informé de la stabilité de la distribution