
Si l’orage nous entend – #104PARIS : Un spectacle hypnotique, rassurant, pour ceux qui savent prendre le temps de vagabonder au sein des expositions immersives du Palais de Tokyo ou du MacVal, là où il y a de l’espace et de l’art contemporain, pour ceux qui savent se laisser imbiber par la simplicité de la sagesse. Proposé par Jean-François Spricigo et une brochette de ses amis.
Au fond de la scène, un grand écran, des photos, des images, défilent, noir et blanc, contrastées, un peu floues. Jean-François Spricigo est assis, il les regarde. A cour, Fabrice Naud pince les cordes de son violon. Bienvenue à Si l’orage vous entend… Jean-François présente son spectacle, le fil rouge est une (première) séance de psychanalyse, avec Philippe Grimbert. Un père et son fils, très riches, habitent ici, dans ce village…
De sa voix hypnotique, devant les photos qui défilent, Jean-François Spricigo raconte. Le père et le fils atteignent le haut d’une montagne, le père dit à son fils Regarde, un jour tout ça sera à toi. Plus tard un père très pauvre emmènera son fils au même endroit, lui dira simplement Regarde.
Si l’orage nous entend est une promenade dans ce qui fait, a contribué à faire, Jean-François Spricigo. Un peu comme une promenade dans une forêt. Il y a ses photos, qui défilent, les sons de Fabrice Naud, les voix enregistrées de ses amis venus incarner ceux qu’il a croisés , ceux sans qui il ne serait pas qui il est. Lorenzo, vieux solitaire courbé qui entretient la forêt. Marcel Moreau, grand écrivain méconnu. Henry Thoreau, poète naturaliste américain. Sœur Emmanuelle. Hiko, le chien.
Dans une forêt, dans une exposition immersive dans les grandes salles désertes du MacVal, plutôt, où on peut se pauser, contemplatif, prendre le temps d’attraper un son, une image, une émotion. Des évidences qui ont besoin de se rappeler. Les gens heureux ont trop à vivre pour perdre du temps à en parler. La sécurité, c’est un truc de prisonniers. Il faut pas tomber, on peut se faire mal. La vie nous aime. Des phrases simples, qui portent, qui touchent. On pourrait les croiser taguées sur une affiche, une palissade, ici on prend les temps de les recevoir, de les intégrer. Comme dans une exposition, on choisit – ou pas – les émotions, on ne voit pas tout, et chacun ressort avec son ressenti, ses impressions, ce qui, de l’artiste, est devenu sien.
Un spectacle hypnotique, rassurant, pour ceux qui savent prendre le temps de vagabonder au sein des expositions immersives du Palais de Tokyo ou du MacVal, là où il y a de l’espace et de l’art contemporain, pour ceux qui savent se laisser imbiber par la simplicité de la sagesse.
Au 104 #104PARIS jusqu’au 05/02/22
Du mercredi au samedi : 20h00
Texte : Jean-François Spricigo
Avec : Jean-François Spricigo, Fabrice Naud
Mise en scène : Jean-François Spricigo
Visuel : Jean-François Spricigo