
Valentine – Essaïon Théâtre : Philippe Catoire, mimétique, fait revivre Valentine Tessier le temps d’un entretien filmé en 1973. Avec douceur, elle raconte sa vie de théâtre, ses rencontres…
Sur la scène de la petite salle de l’Essaïon, un grand fauteuil en osier, aux formes carrées, un voile est posé dessus. Philippe Catoire, tout de blanc vêtu, entre en scène. Voici comment tout a commencé. En 1966, j’assistais à l’Atelier à une représentation de l’Idiot, de Dostoïevski, mis en scène par André Barsacq. Ce jour là, il aperçoit Valentine Tessier, superbe, solaire, gourmande dans sa diction. S’appuyant sur un entretien télévisé enregistré en 1973, il nous propose de faire sa connaissance. Il s’assied, la voilà. Mes parents étaient d’origine russe…
Dans un jeu mimétique, Philippe Catoire donne vie à une vieille dame qui se retourne, raconte sa vie de comédienne, sa première rencontre, les concours d’entrée auxquels elle échoue, sa décision d’intégrer l’équipe du Vieux Colombier. Elle croise les grands noms de la première moitié du vingtième siècle, Jacques Copeau, Charles Dullin, Louis Jouvet. Michel Simon, Lucien Guitry. Elle parle de théâtre, évoque les films qu’elle a tournés, ne dit rien de sa vie privée. Manie avec talent les compliments… et quelques vacheries bien senties.
La mémoire de ma mémoire du théâtre la connaît pour une grande comédienne, sans l’avoir vraiment vue jouer, elle se souvient que dans Églantine, elle était la grand mère bienveillante de Jean-Claude Brialy, de sa voix douce.
J’ai trouvé cette douceur dans le jeu de Philippe Catoire, qui restera assis pendant toute la pièce, on ne bouge pas pendant un entretien télévisé. On pourrait presque fermer les yeux, simplement écouter.
Un moment de grâce, de douceur, un moment pour passionnés. La Radioscopie d’une vie de Théâtre.
A l’Essaïon Théâtre jusqu’au 10 avril 2022
Dimanche : 17h30
Texte : Valentine Tessier adapté par Philippe Catoire
Avec : Philippe Catoire
Mise en scène : Philippe Catoire
Visuel :