
Si je te mens, tu m’aimes ? au théâtre Dunois : basée sur des faits réel, une pièce ciblée sur les préadolescents, qui les comprend, qui comprend leurs peurs et celles de leurs parents
Sur la scène, un grand tableau noir, une longue table, trois bancs. Une guitare, un looper. Sur le tableau, elle écrit « When I lie to you, do you love me more ? »… Bonjour, bienvenue, merci d’être venus, on va vous raconter une histoire...
Dans cette histoire, il y a Lola. Elle arrive dans une nouvelle école, la troisième en deux ans. Ses parents ont divorcé, son père a gardé son chien. Elle fait le tour des filles repère les profils. Elle voit Théo, qui rappe, assis dans un coin, elle l’aborde. Théo vit avec Alex, son père, et sa petite sœur. Sa mère est morte.
Lola et Théo vont s’apprivoiser, apprivoiser leurs peurs, se retrouver perchés à contempler le monde depuis le toit de l’école. Les adultes vont s’en mêler, avec leurs peurs d’adultes, leurs clichés, la situation va basculer, quand une bêtise va déclencher la colère d’un père, quand le secret un peu trop confié de ce qu’il y a au fond d’un sac se retrouvera dévoilé.
Le monde est ainsi fait, quand les parents ont peur pour leurs enfants, ils sont attentifs, ils surinterprètent, ils surréagissent.
Arnaud Anckaert, qui signe la mise en scène, est parti d’un fait réel qui s’est passé dans l’école de ses enfants. Leïla Muse et Antoine Ferron sautent d’un personnage à l’autre en les surjouant suffisamment pour que leurs jeunes spectateurs arrivent à suivre le fil d’une histoire assez complexe. Il y avait dans la salle deux classes, CE2 et CM1, qui ne se sont pas dissipées, qui sont restées ensuite pour un bord de scène où ils ont posé de vraies questions, signe que l’histoire qui venait de se dérouler les avait touchés, signe de la qualité de la pièce.
J’ai apprécié le côté rassurant de la pièce, ciblée sur son public pré adolescent, elle se met à leur niveau, les comprend, les rassure. J’ai été agréablement surpris qu’autant d’entre eux sachent ce qu’est la misogynie, un peu étonné d’entendre dire que tous les hommes sont pris au piège du système patriarcal.
Au Théâtre Dunois jusqu’au 28/01/22
Sa 22/01 : 15h00 / Me 26/01 : 19h00 / Ve 28/01 : 19h30
Scolaires : 21/01 : 10h00 / 24/01 : 14h30 / 27/01 : 10h00
Texte : Robert Alan Evans – traduction Séverine Magois
Avec : Leïla Muse, Antoine Ferron
Mise en scène : Arnaud Anckaert
Compagnie : Théâtre du Prisme
Visuel :