
Fausse Note au Théâtre de la Contrescarpe : une pièce analytique qui explore la rétribution morale, dont aucun des deux personnages n’échappe à son destin, à sa culpabilité, ni à l’image qu’il garde de son père.
Sur la scène, une porte, une coiffeuse, un violon, une chaise en velours rouge, une boite. Jamais on ne m’avait fait ça… Hans-Peter Miller sort furieux du concert qu’il vient de diriger. Il n’est pas calmé quand un homme frappe à la porte de sa loge.
Cet homme, c’est Léon Dinkel, un admirateur belge, venu pour un autographe, une photo… Un admirateur encombrant, qui sait tout de Hans-Peter Miller, qui part, revient plusieurs fois, de plus en plus menaçant, jusqu’à sortir un pistolet. Leurs vies se sont croisées il y a quarante cinq ans, l’un a fui, l’autre a cherché. Petit à petit, la vérité va se dévoiler. Une vérité abominable, dans un camp, l’un, obéissant aux ordres de son père, s’y est repris à deux fois pour exécuter le père de l’autre. La vérité est là, précisément documentée, faut-il la rendre publique ? Comment se venger ?
Avec le calme des vieilles troupes, Pierre Azema et Pierre Deny s’affrontent sur ce texte construit comme un oignon. La vérité se dévoile petit à petit, c’est là que la pièce change de dimension, quand le crescendo de la tension cède la place à l’analyse des ressort de chacun des deux personnages. Quand l’angoisse de la situation initiale s’est effacée, remplacée par la peur profonde de celui qui sait à quoi il est confronté, qui sait qu’il a perdu le contrôle de son devenir. Quand chacun des deux n’est plus que le fils de son père, décide en fonction des valeurs qu’il a reçues de lui, de l’image qu’il en a gardé.
Une pièce qui explore la rétribution morale, dont les deux personnages n’échappent pas à leur destin, à leur culpabilité, ni à l’image qu’ils ont de leur père.
Au Théâtre de la Contrescarpe jusqu’au
Jeudi-Vendredi : 21h00 / Samedi : 20h30 / Dimanche : 16h30
Texte : Didier Caron
Avec : Pierre Azema, Pierre Deny
Mise en scène : Didier Caron, Christophe Luthringer