Chirac

Le théâtre de la Contrescarpe vous propose de (re)découvrir Chirac, un acte d’amour de l’homme qui existait derrière l’image, un rappel des messages de ses dernières années, le rejet absolu des extrêmes de tous bords, la sauvegarde de notre planète.

Sur la scène, un jardin public, deux fauteuils, une chaise. Une femme qui s’assied, met un casque sur ses oreilles, s’endort. Voilà le Chirac des années 1970, celui qui sautait les portillons du métro, qui s’approche. Madame ? Mademoiselle ? Excusez-moi ! N’ayez pas peur… Entre temps l’image du fond de scène a changé, des nuages, l’évocation d’un ciel, Chirac est bien mort.

Commence un dialogue surnaturel entre Chirac et son admiratrice, qui pense à lui, le regrette jour et nuit, sur fond de vidéos psychanalytiques, des portes entrouvertes, des nuages. Elle voudrait écrire un livre, qu’elle titrerait Chirac, conforme à son image, il voudrait écrire une histoire d’amour.

Au fil de ce dialogue, bien des sujets vont être évoqués, l’Asie, les arts premiers, la culture. La politique, la relation avec Giscard, Sarkozy. Les femmes, Bernadette Bouriquette bien sûr, Jacqueline Chabridon aussi, la femme a l’âge d’être la fille qu’elle aurait pu avoir à l’époque, en 1976, pour avoir un destin en politique, on ne divorce pas. La perte d’un enfant. L’enfance, le poids du prénom, Jacques René Chirac, de l’image que renvoie lui renvoyait sa mère.

J’ai apprécié ce voyage dans le temps, et son petit côté ethnologue nostalgique de ce qu’on faisait à la fin des années 1970 et qu’on ne fait plus. Bien sûr la pièce est un peu courte, certains sujets pourraient être creusés, c’est aussi sa force de ne pas tourner au panégyrique ou à la leçon d’histoire. J’ai savouré le jeu fin de Fabienne Galloux. Face à elle, Marc Chouppart est engoncé dans une imitation physique de Chirac, qui veut éviter de tomber dans les caricatures qu’on a gardées en mémoire, sortir de cette évocation un peu forcée donnerait une grande liberté au personnage, lui permettrait de prendre son envol.

Le spectacle connaît une première fin, qui rappelle les messages essentiels du Chirac des années 2000, son amour de la France et des Français, son rejet absolu de tous les extrémismes, sa préoccupation pour l’environnement et la sauvegarde de notre (seule) planète. Le Chirac fédérateur, qu’on a fini par aimer et qui reste dans la mémoire des française.

Au fond, Chirac est un acte d’admiration, un acte d’amour, pour un homme qui, s’il ne restera pas dans l’Histoire, a marqué 40 ans de l’histoire de France.

Une courageuse programmation d’été, qui mérite de trouver son public et de poursuivre son aventure. Mais aussi un message fort contre les extrêmes de tous genre.

Au Théâtre de La Contrescarpe du 1er juillet au 22 août 2021
Mercredi, jeudi, vendredi : 21h00 / samedi : 20h30 / dimanche : 16h30

Texte : Dominique Gosset, Géraud Bénech
Avec : Marc Chouppart, Fabienne Galloux
Mise en scène : Géraud Bénech

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