Je ne suis pas convaincu par cette version des Justes de Camus qui a besoin d’être retravaillée. Des coupes qui laissent de côté des moments essentiels du texte, un jeu souvent atone et inexpressif, un potentiel qui apparaît pendant les séquences chantées.

Sur scène, une fenêtre, une table, deux chaises. On distingue un lit. Une pendule en fond de scène. Une radio Art Déco diffuse la Marche des Chevaliers.
En une phrase, Les Justes est une pièce d’Albert Camus, elle se déroule en 1905, elle raconte une cellule terroriste, avant, pendant et après un attentat qui va coûter la vie du grand duc Serge. Une réflexion sur la fin, qui justifie ou pas les moyens, sur les motivations ou le romantisme des uns et des autres, sur la nature symbolique de la cible.
Si la pièce a conservé son actualité criante, je ne suis pas convaincu par cette version. La mise en scène fonctionne, les coupes sont trop importantes, elles passent à côté de moments essentiels à la mise en perspective du sujet, en particulier dans la cellule de Kalyaiev. La distribution est inégale, le texte trop souvent débité de façon atone et sans sentiments. Pendant les séquences chantées, l’effet de troupe se met à jouer, tous expriment, chacun est attentif aux autres, et ces défauts disparaissent. J’ai quand même été convaincu, à chacune de ses interventions, par la sensibilité du jeu d’Emilie Berry, et par la finesse qui ressort parfois de celui de Mickael Disparti.
Au Théâtre Darius Milhaud jusqu’au 22 janvier 2020
Les mardi à 21h00 jusqu’au 10/12, les 07/12, 08/01, 15/01, 22/01 à 21h00
Texte : Albert Camus
Avec : Marion Roy, Emilie Berry, Johann Coste, Cedric Vieira, Mickael Disparti
Mise en scène : Mickael Disparti
Un spectacle éligible aux P’tits Molières 2020