Une vision caustique de la création d’une pièce de théâtre, une caricature réaliste qui tombe parfois dans le mauvais goût pour faire rire les copains.
Sur scène, deux comédiens entament une scène plutôt romantique, ils jouent moyennement, un blanc, le metteur en scène, assis dans la salle, intervient.
Séquence après séquence, la pièce va caricaturer la construction d’une pièce de théâtre, avec des acteurs pleins d’égo, de doutes et d’idées, un metteur en scène autoritaire et dépassé, avec la participation du public pour la séquence casting.
Tout y passe, les costumes, la mise en scène, la prononciation d’un mot compliqué, la salle et le minimum garanti, l’intrusion de la vie privée des uns et des autres dans la vie de la troupe et dans le jeu de chacun, la conférence de presse… jusqu’à la première et la bataille d’égos lors des saluts.
Je suis sorti dubitatif de la représentation, après avoir alterné éclats de rire et impatience. Eclats de rire parce que les moments évoqués sont justes, que chaque séquence commence avec une vraie finesse sympathique. Impatience parce que le texte perd trop souvent cette finesse, il sort de la caricature caustique pour aller vers l’effet facile, en faire trop pour faire rire les copains. Les noirs qui séparent les séquences cassent le rythme, et quelques moments graveleux justifient l’horaire tardif sans nécessité narrative et interdisent d’emmener de jeunes enfants.
J’ai retrouvé avec plaisir quelques acteurs que j’avais déjà vus sur scène, qui prennent ici plaisir à jouer faux.
A La Folie Théâtre jusqu’au 13 avril 2019
Du jeudi au samedi : 21h30
Conseillé à partir de 15 ans
Texte : Wilhem Mahtallah
Avec : Alexandra Branel, Alix Kuentz, Wilhem Mahtallah, Jean-Denis Marcoccio, Raphaël Plockyn, Eve Saint-Louis, Lucie Tarrade
Mise en scène : Wilhem Mahtallah
Un spectacle éligible aux P’tits Molières 2019
Je n'ai qu'une vie - Des émotions à partager 