Laurent Cirade joue avec son violoncelle, Nathalie Miravette joue avec son piano, pour un moment qui manque de folie pour une audience difficile à bouger.
Il arrive en slip alors qu’elle a commencé à jouer, détruit son violoncelle, le reconstruit en coulisse pendant qu’elle a commencé à jouer. Bach alterne avec du ragtime. Il y a des courses, comment enchainer les plus grands tubes des Beatles, des Stones, de Mickael Jackson en une minute.
Depuis 1982, j’aime ce genre de spectacles, j’avais commencé avec Lacombe et Asselin, via Le Quatuor, il y a un lien avec Laurent Cirade. Mais justement, en France il y a (eu) Le Quatuor, c’est difficile de briller par son originalité dans le domaine. Duel est dans la veine, moins de rythme, moins d’originalité. Moins d’enthousiasme.
Mais c’est pas le problème de cette soirée. J’étais prêt à me laisser emporter, même par un spectacle un peu appliqué.
Le problème, c’était les spectateurs, impossibles à bouger. Fléchette m’avait accompagné, elle riait aux éclats, plusieurs spectateurs se sont retournés sur un numéro… de pupitre monté très haut, un truc purement gestuel, sans musique. Son rire les dérangeait. Ils venaient pourquoi ? écouter le grincement du pupitre ? Même à la Philharmonie on peut applaudir entre les mouvements d’une symphonie, on peut bien rire parce qu’un pupitre est monté à deux mètres de hauteur, que le violoncelliste, aussi colosse soit-il, se tord pour arriver à lire ? On ne peut pas.
Sur deux morceaux, Highway to Hell, un rap, on a essayé de taper des mains en mesure, si un spectateur sur quinze suivait, c’était un maximum. Il y en avait plus qui prenaient l’air pincé.
Ah si, un tango les a enthousiasmés. Un mix de deux tangos qui se mélangeaient. Là, ça leur a plu. Et un numéro où les mains de chaque artiste jouaient de l’instrument de l’autre. Ca (la technique ?) ils ont aimé. Du coup… les artistes font le job, sans grand plus.
Et Fléchette ? Elle a passé un bon moment : « très drôle, plein de fantaisie, hyper marrant ». Oui, elle riait. Heureusement le couple derrière elle a pu se déplacer. Les rires, ça empêche d’écouter.
Voilà, c’est ça. Ce n’est pas un spectacle pour les tempes grises qui étaient là ce soir. C’est un spectacle pour les têtes blondes.
A la Gaité Montparnasse jusqu’au 23 décembre 2018
Du mercredi au samedi – 19h00 / dimanche 18h00
Avec : Laurent Cirade – Nathalie Miravette
Mise en scène Gil Galliot