Irrésistible

Un huis clos oppressant qui explore les limites auxquelles peut pousser la dialectique d’une jalousie obsessionnelle. A savourer à La Folie Théâtre.

Iresis

Il est avocat, elle est éditrice. Il prépare une plaidoirie, un mexicain a mangé sa femme. Une pulsion amoureuse irrésistible ? Elle prépare un livre, elle a passé l’après midi avec l’auteur qu’elle admire depuis toujours. Un homme irrésistible. La jalousie va s’en mêler, et le mal imaginaire des questions hypothétiques « Et si ? ». Comment se faire mal à soi même, se détruire de ses doutes, laisser ses doutes détruire son univers.

Dans un décor bourgeois, un couple bien installé va se détruire en une soirée, sous nos yeux. Deux êtres opposés, l’un a la verbosité – et la capacité à enfiler les poncifs – de certains avocats, l’autre est pleine de bon sens – sans être prête à se laisser faire.

Les répliques s’enchainent, les balles pleuvent, au son d’une musique qui finit par évoquer l’univers à mi chemin de The Twilight Zone et de Dr Who, dans une lumière hypnotique et glaçante. Belle mise en scène de Natacha Garange !

J’ai admiré le jeu de Mélody Banquet, si vous allez voir la pièce, mettez-vous au premier rang, ne quittez pas ses yeux du regard, ils transmettent à eux seuls  toutes les émotions du personnage. Un personnage amoureux, désarçonné, ouvert. Face à elle, Nicolas Breuil livre un avocat déconnecté de la réalité, il s’écoute, s’enferme.

Vous l’avez compris, je me suis laissé emporter, je les ai accompagnés dans cette descente en enfer. L’enfer auquel mène la jalousie quand elle devient obsessionnelle.

La pièce n’est « pas tellement conseillée aux enfants ». Baroudeur et Fléchette m’avaient quand même accompagné. Baroudeur a tout suivi : « Il se trompe sur tout, sa femme et son client, à la fin il ressent les mêmes émotions que son client. Il s’imagine plein de choses fausses. J’ai bien aimé, on ressent bien les émotions ». Pour Fléchette : « J’ai bien aimé l’histoire, même si je n’ai pas tout compris. J’ai ressenti plein d’émotions. C’est bizarre qu’au bout de 4 ans ils ne soient pas mariés. Je ne crois pas que c’était vraiment un cannibale ».

A La Folie Théâtre jusqu’au 1er décembre 2018 – vendredi-samedi 19h30

Texte : Fabrice Roger Lacan
Mise en scène : Natacha Garange
Avec : Mélody Banquet, Nicolas Breuil

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