Cravate Club

Adrien, Bernard. Associés et amis. Jusqu’à ce qu’Adrien ne puisse être là pour les cinquante ans surprise de Bernard, c’est le soir de la réunion de son club. Le point de départ d’une leçon de vie pétillante et explosive.

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Ambiance loft, deux bureaux se font face, lampes et chaises de dessinateur. C’est l’anniversaire de Bernard, ses cinquante ans. Sa (toute jeune) fille les lui souhaite au téléphone. Léo, sa femme, s’assure qu’il sera là le soir, leurs trois filles l’attendent. Tout sent l’anniversaire surprise. Adrien et Bernard viennent de remporter un grand marché. Professionnellement, personnellement, tout va bien.

Tout va s’effondrer quand Adrien, son ami et associé, va lui annoncer qu’il ne viendra pas. C’est le premier jeudi du mois, jour du dîner mensuel du club des Hérissons. La seule règle du club est qu’une absence au dîner mensuel entraîne l’exclusion immédiate de l’absent. Bernard va exploser. Plus rien n’a d’importance que ce club des Hérissons. Ses membres. Son but. Comment y entrer. Pourquoi Adrien ne l’a-t-il pas parrainé ?

La pièce décrit l’évolution de la relation entre Adrien et Bernard. Ils étaient des associés, des amis, bref des adultes ? C’est fini. L’un redevient un enfant colérique et boudeur, l’autre un parent paternaliste et moralisateur. Ils vont aller au bout. Jusqu’à ce que l’univers de Bernard ne soit plus qu’un champ de ruines.

La mise en scène est aussi survoltée que le texte est explosif. François Rimbau donne un Bernard bourré d’énergie, virevoltant, avec une mention spéciale pour la séquence « lendemain de cuite ». Face à lui, l’accent chantant du sud ouest de Gérard Lopez renforce sa goguenardise amusée. Ca pétille, ça explose, ça s’enchaine, la salle est conquise. Une très belle représentation.

Plus que l’exploration de la crise de cinquantaine de Bernard, c’est le personnage d’Adrien capté mon attention. Pas dans sa relation avec Bernard. Dans son besoin d’avoir un pan de son univers réservé à des gens avec qui il est bien sans les estimer. Un pan séparé des gens qu’il aime et qu’il apprécie. C’est important d’avoir une soupape. Pour ne pas exploser. Une soupape, ça ne se partage pas.

A la Comédie Nation jusqu’au 3 juin 2018 – mardi 21h00 / samedi-dimanche 19h00

Avec : François Rimbau, Gérard Lopez
Texte : Fabrice Roger-Lacan
Mise en scène : Jérôme Sanchez assisté de Agnès Boulanger
Compagnie : Angel’s Factory

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