Pas d’souci

Un ludion coloré qui joue sur et avec les mots ? Une satire de notre époque par Philippe Fertray, attachant et politiquement incorrect ? Essayez Pas d’souci !

SouciLe spectacle commence par une vidéo. Chemise colorée, pantalon blanc, un homme parle à des cochons. Des jeux de mots un peu lourdingues. Je me suis demandé où tout cela allait aller. Philippe Fertray est entré en scène. Une lampe spéléo sur la tête… J’ai pincé les lèvres. Ecouté. Suis rentré dans le spectacle.

Philippe Fertray prend les mots au pied de la lettre. Quand le mot n’existe pas, il l’invente. Il tresse les mots, dresse un portrait grinçant de notre époque. Certains mots reviennent, obsessionnels. Le téléphone photo portatif. Les chaines d’info à la chaine. Quelques gestes, un tic verbal, il fait apparaitre un journaliste sportif, un sportif, une actrice sur un plateau de télévision, la chronicreuse qui l’interroge. Leur caractéristique commune ? Ils parlent, mais n’ont rien à dire. Alors ils parlent, jargonnent, tiquent. Et sont croqués dans des petits sketchs politiquement incorrects. Les portraits alternent avec les expressions. Elles sont décortiquées. Deviennent aussitôt bancales. On s’en veut de les utiliser. Et comme ceux qui les utilisent, elles deviennent vides.

Philippe Fertray traite le sujet avec la finesse de Raymond Devos et l’énergie désordonnée de Michel Leeb. Ca part dans tous les sens, ça court dans tous les coins. J’ai parfois fermé les yeux pour me concentrer sur ses mots, pouvoir les apprécier.

A l’arrivée ? Une salle qui s’amuse, un spectacle à l’affiche depuis 2016, un acteur attachant qui trace sa route. C’est l’essentiel, au fond.

Au théâtre de la Contrescarpe jusqu’au 28 juin 2018 – mercredi jeudi 21h30

De et avec : Philippe Fertray

 

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