Les Forains

Je suis ressorti gêné de cette représentation des Forains à La Folie Théâtre, et la nuit passée, je suis… déstabilisé par ce qu’il m’en reste.

Forains

La pièce commence près d’une cabane, est-ce un bidonville, il y a deux tas d’ordures à cour et à jardin. L’une prépare une boite de raviolis, l’autre fait des bulles, le troisième est assis sur le toit de la cabane. La scène s’éclaire, la jeune femme aux bulles… se comporte… comme un(e) chien(ne), elle ne lâchera ce rôle qu’un instant jusqu’à la fin de la pièce. Un monde où le temps ne compte pas. La pièce se met en place paisiblement, Jackie prépare ses raviolis, Eddy compte les wagons des trains qui passent,  je suis… gêné par le jeu de Dragonne.

Un train s’arrête, deux personnes en descendant. L’une, Hélène, a assez d’énergie pour descendre d’un train à l’improviste, quitter son mari en pleine campagne, mais pas pour marcher deux heures et rejoindre la ville ? L’autre, Olivier, est un grand dadais méprisant qui ne sait même pas pourquoi il est descendu d’un train en pleine nuit ? Je n’ai pas cru en eux.

Le dernier personnage ? Nono arrive. Le frère d’Eddy. Sorti d’un roman de Steinbeck, il y a des émanations de Lennie dans ce rôle. J’y aurais beaucoup plus cru si sa saleté avait été moins propre, moins nette. Un détail ? Beaucoup de détails détonnent. Jackie, née en 1963, à 32 ans déjà mère d’un enfant de 14 ans, lui même maintenant marié, on est dans les années 2000 et les locomotives sont à vapeur ? Trop propre elle aussi. Pas assez marquée. Trop jeune. Voilà. Finalement seul Tristan Oudar se marque assez, se salit assez pour être Eddy.

Tout ceci va former un huis clos, jusqu’au dénouement final, un train s’arrête à nouveau, certains vont y monter, d’autres rester dans le campement. Forains enfermés dans leur seule tête. Une leçon, peut-être ? Choisissez. L’habit fait le moine. On monte aussi vite qu’on descend. On est surtout enfermé dans sa tête.

La nuit passée dessus, il me reste Dragonne. La chienne. Jouée par Camille Broillard. De l’empathie pour une chienne jouée par une jeune femme. Qui a chopé par surprise ma part d’animalité. C’est… déstabilisant. Ou la raison pour laquelle vous pouvez aller voir la pièce.

A La Folie Théâtre jusqu’au 23 juin 2018 – du jeudi au samedi à 21h30

Texte : Stephan Wojtowicz
Mise en scène : Tristan Oudar
Avec :Valentine Bellone, Camille Broillard, Arthur Guillot, Arthur Hesse, Tristan Oudar, Mélanie Prézelin
Compagnie : Les Gueules de Loup

Une pièce éligible aux P’tits Molières 2018

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