Une journée d’une famille en Tchécoslovaquie en 1984, Elle est la fille d’un écrivain dissident, Lui est ancien directeur des films, renvoyé aux archives, leur Fils étudie la médecine. Une journée particulière, celle de son anniversaire à Elle, l’occasion de faire tomber les masques et dévoiler les vérités.
Je découvre souvent de belles choses, parfois d’un abord difficile, au Théâtre 13, toujours avec enthousiasme et passion, là, pour la première fois, quand j’ai regardé ma montre, seules 20 minutes s’étaient écoulées. Pourtant le sujet, « la vie des autres » sur les planches, m’attirait vraiment. C’est ainsi. Du coup je me suis concentré sur les glitchs de mise en scène, la poubelle qui ne revient pas, la piste du vinyle qui joue plusieurs morceaux différents, les sens qui se ferment. Pendant le premier univers.
Je revenais aux grandes bases. Le texte ? glaçant. La scénographie ? intéressante, mais un peu chargée. La mise en scène ? manque de rythme. Le jeu des acteurs ? pas très crédible.
Et puis le deuxième univers est arrivé, emmené par Jacques Bondoux en fonctionnaire appliqué, l’ennui s’est envolé autant que les sens s’ouvraient, mon attention est redevenue aiguë, j’étais dans la pièce. J’avoue avoir été particulièrement sensible à la séquence des obsèques d’Andropov, hypnotisante.
Si vous êtes intéressés par ce qui se passait derrière le rideau de fer avant l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir, allez voir la pièce, vous la verrez comme la plupart du public l’a vue, vous y retrouverez certainement une ambiance oppressante et lourde, où tout le monde suspecte tout le monde, où tout le monde observe tout le monde, où tout le monde espionne tout le monde.
Si par contre vous avez envie de vibrer, de pétiller…
Au Théâtre 13 jusqu’au 4 octobre 2017 – du mardi au samedi à 20h00, le dimanche à 16h00.