Arturo Ui dans la salle Richelieu, je m’attendais à avoir le sang glacé à la fin de la pièce.
Avec La résistible ascension d’Arturo Ui, Bertolt Brecht transfigure la prise du pouvoir en Allemagne par Adolf Hitler. Sans éviter les sujets qui peuvent fâcher, a-t-il pris, le pouvoir, ou a-t-il été mis au pouvoir, et par quels intérêts. La pièce est presque entrainante, comme un spectacle de foire, on pourrait presque s’attacher à Ui, jusqu’à la scène finale, qui doit glacer le sang, attention la bête est encore vivante, le même ventre peut enfanter à nouveau.
J’ai trouvé que la mise en scène de Katharina Thalbach forçait trop ce trait du spectacle de foire, tombait dans la caricature, avec ses personnages au masque du Joker de Batman à la mode Tim Burton. Du coup on sait qu’il va perdre, le Joker perd toujours, qu’il se réincarnera à l’épisode suivant, pour perdre à nouveau. Et donc on passe à côté du message de méfiance de la scène finale.
Au delà, j’ai passé un excellent moment, la mise en scène est superbe, les acteurs sont grands chacun dans leur rôle, le dispositif scénique prend son ampleur dans l’espace immense de la scène (belle idée que ce filet – toile d’araignée, mais qui est vraiment à l’affut). Mon vrai regret reste de n’avoir reçu qu’avec mon cerveau cette pièce que je crois tripale, dont j’attendais qu’elle me fige le sang.
A la Comédie Française en fonction de l’alternance
La Comédie Française reste une référence en matière de théâtre… J’ai adoré voir Le Misanthrope en rediffusion dans un cinéma Pathé Live, c’est génial ! J’y retournerai.
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