En une phrase : la naissance d’une pièce, et pas n’importe quelle pièce, Cyrano de Bergerac
J’avoue, j’étais conquis d’avance. Alexis Michalik, j’avais savouré Le Cercle des Illusionnistes à la Pépinière, et Le Porteur d’Histoire à la Comédie Studio. Azzopardi, un nom synonyme de qualité dans la mise en scène et la scénographie. Palais Royal, un écrin, peut-être la grande salle que je préfère à Paris.
Alexis Michalik imagine les semaines qui précèdent la création de Cyrano. On assiste à la naissance de la pièce, aux règlements de comptes entre auteurs, aux angoisses des acteurs. On découvre les sources de l’inspiration d’Edmond Rostand, ses émois, sa capacité d’observation. La bataille entre la Muse qui inspire et l’Amour qui soutient.
Je suis rentré dans la pièce dès les premières secondes, elle ne m’a jamais laché, j’étais plein d’émotions, de sensations, je la vivais avec les acteurs. D’ailleurs les spectateurs ont aussi leur part à la pièce, quand il faut que les spectateurs de la première de Cyrano applaudissent, nous étions là.
Le texte ? Magnifique. La mise en scène ? superbe, les tableaux s’enchainent, le décor évolue en permanence, deux meubles se déplacent, on n’est plus dans un restaurant mais dans la chambre de Rostand, les acteurs changent de costume et de rôle en un instant. Le jeu des acteurs ? ils sont douze sur scène, pour quarante et un rôles (j’ai compté après sur le site du théâtre). Ils virevoltent d’une âme à l’autre, entrent, sortent, reviennent autres.
Ce soir là, la fondation Barrière remettait son prix à la pièce. Oublions la prestation de Muriel Robin (c’était si compliqué de lui apporter un micro ?) pour ne retenir que les mots d’Alexis Michalik, « je voulais une pièce sans tête d’affiche, qui soit le travail d’une troupe ». Eh bien c’est gagné, et c’est magique.
Voilà. J’ai aimé. Est-ce que c’est LA pièce de la rentrée ? En tout cas, c’est UNE pièce que vous DEVEZ voir.
PS : à venir, pour la réouverture du Théâtre 13 Jardin : Huis Clos d’un certain Alexandre Michalik. J’dis ça, j’dis rien, mais c’est du 9 mars 2017 au 16 avril 2017.
Une réflexion sur “EDMOND – Théâtre du Palais Royal”