Une représentation particulière de cette pièce de Camus, qui rend intemporelle l’actualité qui plombe nos infos. Une représentation où l’amitié était essentielle.
Le petit théâtre de Naples n’a pas d’enseigne extérieure, dans la cour d’une organisation qui accueille les étudiants, on se croit revenu dans American Graffiti, une salle de bal, une scène sur laquelle 5 musiciens jouent des grands standards.
J’emmène régulièrement l’écosystème de la société au spectacle. L’écosystème, ce sont ses salariés, ses clients, ses partenaires techniques et commerciaux, son avocat… les gens qu’on aime bien et avec qui on a du plaisir à fonctionner ensemble. Jusqu’à présent, c’était des spectacles faciles, des noms au théâtre Edouard VII, un Prénom, en fait, Le Quatuor intemporel de l’ami Jean-Yves Lacombe, les improvisations de Thomas Boissy, le Poisson Belge, des spectacles de fin d’année. Ce soir, la pièce était plus dure, surtout nous occupions toutes les places du théâtre, le Petit théâtre de Naples porte bien son nom.
La compagnie Icare, connue au hasard des pérégrinations des P’tits Molières, à travers Patrick Rouzaud, encore une histoire de hasards et d’amitié.
La troupe, venue jouer pour nous, une dernière fois, 12 jours après avoir donné la dernière représentations. Les mêmes acteurs, les mêmes placements, le même texte, une ambiance… différente, quand je l’avais vue en mai, l’ambiance était dure, ce soir il y avait une sorte de nostalgie.
De longs applaudissements, à la fin, pour remercier les acteurs de ce qu’ils avaient donné, on se retrouve rapidement dans un bar à vin, tous ensemble.
La représentation, pour eux, était particulière. Une vingt troisième fois imprévue, hors du rythme initial. Une dernière visite. Un adieu à ces personnages avec qui ils ont passé l’année, en septembre ils commencent à répéter un Tartuffe… dans lequel Tartuffe sera joué par une femme.
C’était un moment particulier, unique à tant de points de vue. Un de ces petits bons moments qui font que la vie parait plus belle.