
Capitaines aux Déchargeurs : une incitation à calmer son Ego et son Inconscient pour être Soi quand l’Autre survient. Un joli petit spectacle, touchant. Marie Lauricella, sur le ton de la confidence.
Sur la scène… juste un tabouret. Marie Lauricella arrive, s’assied, commence à ramer. Tout a commencé en pleine mer… enfin, c’est une image… à un moment de ma vie où je ramais… Plus aucun repère. L’horizon à perte de vue… on est perdues.
C’est l’histoire d’une Femme qui en rencontre une Autre (ça pourrait être un Autre, c’est pas le sujet). Les trois facettes de sa personnalité vont se retrouver chamboulées, déstabilisées. Choisir la fuite, comprendre que ce n’est pas ce qu’elles veulent. Pour se retrouver, et aller vers l’Autre.
Capitaines est un joli petit spectacle touchant. J’ai d’abord vu dans les trois facettes les trois âges de la vie, l’enfant spontané et angoissé, l’adulte que son doute protège, et le parent moralisateur. Il y a la Femme, son Ego, son Inconscient. L’essentiel est que ces facettes se regroupent, coexistent sans que l’une n’écrase les autres, et qu’elles puissent vivre pleinement leur histoire d’amour.
Bien sûr, on trouve dans ce spectacle quelques maximes de psychologie appliquée. Elles sont bien faites, et surtout bien amenées. Il y a de jolies trouvailles, comme ce moment où l’Inconscient met le feu. Bien sûr la mise en scène est parfois échevelée.
Le message global est positif, pas didactique. C’est une confidence, pas une conférence. Alors on se laisse prendre, et on sort heureux pour la Femme qu’elle ait pu écrire l’histoire ainsi. Comme si on avait écouté une amie un peu perdue de vue vous raconter sa vie, au coin du feu, un verre de Chartreuse à la main.
Un peu jaloux, aussi, parce que quelque part, il y a une Autre pour laquelle la Femme a écrit et joué cette pièce. Ça, c’est un des plus beaux cadeaux qu’on puisse faire.
L’avis de Fléchette : Une pièce agréable, tout dans la gestuelle. Une femme a deux voix dans sa tête, opposées, des personnalités différentes, qui rendent la pièce drôle, touchante et attachante. L’actrice joue ses trois facettes sans jamais nous perdre. J’ai mieux compris comment fonctionne les gens. J’ai bien aimé la leçon de vie, et la musique.
Aux Déchargeurs jusqu’au 18/06/23
Samedi, dimanche : 19h15
Durée : 0h55
Texte : Marie Lauricella
Avec : Marie Lauricella
Mise en scène : Marie Lauricella
Visuel : MAKA / Léa Rousse Radigois
Cette chronique a été publiée pour la première fois sur http://www.jenaiquunevie.com