
Partir, pourquoi faire ? aux Déchargeurs : Cyrille Marche adapte La Chasse au Snark de Lewis Caroll en une épopée magique et surréaliste, un spectacle poétique et de pure beauté, une perle à ne pas rater.
Posés sur la scène, une contrebasse, sa caisse, un pedal board. Projeté sur le mur, un cercle qui pourrait symboliser la lune, on y distingue quelques vaguelettes. Voix off, dans la ville où je suis né… voilà Cyrille Marche, l’équipage de ce bateau est parfait…
Cyrille Marche s’est emparé de La Chasse au Snark, poème de Lewis Caroll, et l’a adapté pour une épopée magique et surréaliste.
Tout est improbable dans cette histoire d’un équipage, emmené par l’homme à la cloche, dans lequel on trouve un banquier, un boucher, un castor… et puis le narrateur, qui joue de la flûte en agitant les bras. En suivant les indications d’une carte vierge, ils se lancent à la recherche du Snark. Un animal fantastique, à ne pas confondre avec le bougehomme. On reconnaît le Snark à cinq signes, dont son appétence pour les cabines de bain. Quand l’homme trouve le snark, le snark emporte l’homme.
On est dans l’univers du conte, qui prend l’attention de son auditeur, et l’emporte avec lui jusqu’à ce qu’il en ait compris le sens profond. Avec sa contrebasse et son looper, Cyrille Marche va donner vie à cette épopée, lui donner un rythme, la faire ressentir jusque dans ses tripes au spectateur. C’est un conteur, un poète, un musicien. Derrière lui, dans le cercle, la mer est changeante, qui donne le ton de son humeur.
Il m’a embarqué dès le premier regard, mon attention ne l’a plus lâché, attentive à saisir le moindre mot, à assembler les faits. Je me suis senti comme un enfant, à ressentir chacun des moments de l’épopée, à laisser infuser une soif de partir, mais part-on pour se perdre, pour se laisser emporter, ou pour disparaître ? Je me suis retrouvé à la fin d’un concert de Jacques Higelin, parti dans une improvisation sans fin, racontant comment il faut vider la mer pour aller chasser le dahu au pays des merveilles d’Alice, on ne sait pas où on va, on sait pourquoi on y va, c’est le plus important.
La magie a pris, j’ai savouré ce voyage improbable, cette expédition surréaliste en chasse d’un animal fantastique, cette tribulation à la fin de laquelle je me suis retrouvé aussi heureux que si j’avais trouvé une perle au fond d’une huître de hasard. J’étais convaincu par le texte, passionné par le fonds du spectacle, séduit par sa poésie, sa forme onirique et sa pure beauté.
Il parait que ce qu’on dit trois fois est toujours vrai. Partir, pourquoi faire ? est une perle, allez-y, asseyez-vous et dégustez. Partir, pourquoi faire ? est une perle, allez-y, asseyez-vous et dégustez. Partir, pourquoi faire ? est une perle, allez-y, asseyez-vous et dégustez.
Aux Déchargeurs jusqu’au 21/03/23
Lundi, mardi : 19h15
Texte : Cyrille Marche d’après La Chasse au Snark de Lewis Carroll
Avec : Cyrille Marche
Mise en scène : Christophe Anglade
Visuel : Clément Combes / Léa Rousse Radigois
PS : pour suivre les dates de tournée, pour programmer le spectacle, c’est là www.partirpourquoifaire.fr
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