
Pôvre Vieille Démocrasseuse aux Déchargeurs : Marie Thomas vient redonner vie aux mots de Marc Favreau, à son rire de conscience, et c’est bien.
Au fond de la scène, un rideau brillant, un grand coquelicot lumineux. D’autres coquelicots, par terre. Il parait que c’est pas parce qu’on a toujours été ce qu’on a toujours pensé que l’on est…
Marie Thomas vient redonner vie aux mots de Marc Favreau, et c’est bien.
Comment définir Marc Favreau ? c’est quelqu’un qui regardait la vie avec humanité. De son point de vue, le monde allait de travers, pour le décrire, il inventait des mots, les tournait dans tous les sens. Ses textes sont des bijoux de satire sociale, politique, aussi caustiques que réalistes. Sans jamais de dérision, sans jamais se moquer. Ses mots font rire autant qu’ils font prendre conscience, on rit d’avoir compris, on ne s’esclaffe pas. Dans ses mots il y a, toujours, une urgence, une invitation à corriger les travers de ce monde qui est de guingois. On ne sort pas indemne d’avoir entendu les mots de Marc Favreau, ce sont des mots qu’il faut entendre pour en recevoir le sens, les lire ne suffirait pas, ce n’est pas du mot tourné qu’on rit, c’est du sens qu’il indique.
Marc Favreau, c’était aussi Sol. Son clown, qui portait ses mots, avec sa voix grave, dans une ambiance crépusculaire.
Marie Thomas reprend les mots de Marc Favreau, son personnage leur apporte une touche de féminité, une luminosité. Elle vient parler du monde à l’époque où il y avait des rois et des gens qui étaient fous du roi. De la santé. Du paradis perdu, de la colonisation de l’Amérique, de la paix.
Accrochez-vous, le spectacle est court, il va vite, et dans chaque phrase, il y a une pépite. Écoutez, écoutez bien.
Marie Thomas vient redonner vie aux mots de Marc Favreau, à son rire de conscience, et c’est bien.
Aux Déchargeurs jusqu’au 23/04/22
Mercredi, jeudi, vendredi, samedi : 19h15
Texte : Marc Favreau
Avec : Marie Thomas
Mise en scène : Michel Bruzat
Visuel : Jean Barak