Je n'ai qu'une vie – Des émotions à partager

La vie d’une jeune femme, Alice, que la vie n’a pas épargnée, qui arrive à poser son passé, à s’ouvrir à la vie.

Une chaise moderne, en fond de scène, une poubelle, un miroir. Au milieu de la scène, une autre chaise, rustique, un tabouret posé dessus. Alice arrive, une caisse en carton dans les mains. Voilà, c’est ici qu’elle est arrivée. Elle vient ouvrir la fenêtre sur ses souvenirs.

La mère d’Alice est morte sous ses yeux, elle avait quatre ans. Son père s’est remarié avec la tenancière du bistrot du village, il est sous sa coupe, elle adopte Alice. La mère déprise son père, la méprise, dénigre sa mère. Et puis il y a Vincent, adopté aussi, son quasi frère. Nim, l’enfant non désiré qui vient à treize ans. L’hôpital, les médecins. Aujourd’hui, Alice va revoir Nim. Père, Mère, Vincent, médecins, ils sont là, participent à l’histoire.

J’ai reçu l’Affranchie comme une pierre brute, de ces pierres qui contiennent un cristal qu’on appelle un cristal de roche. Le texte de Pauline Moingeon Valles est très fort, très beau. Il m’a parlé, touché, rappelé. Loin d’être morbide, de s’apitoyer, il est plein de vie, la vie d’Alice n’est pas la plus belle des vies, c’est sa vie, alors elle se bat, avec toutes ses forces. Alice, qui écoute avec tout son corps. Alice, qui vit libre, à côté du troupeau certes, mais libre.

La mise en scène, ou le format, conduit à dire le texte vite, trop vite à mon goût. J’ai d’autant plus apprécié les moments où les mots avaient le temps d’arriver, où Alice prenait le temps de respirer, de se recentrer, des moments de grâce où les mots portaient.

Le texte est dur ? il est vrai, il emporte, il est puissant. Une pièce à voir en laissant ses défenses à l’entrée.

Théâtre de Nesle – Festival 7.8.9

Texte : Pauline Moingeon Valles
Avec : Pauline Moingeon Valles
Mise en scène : Elise Touchon Ferreira
Compagnie : Zineb Urban Théâtre