Pourquoi les chats ne nous parlent pas ?

Un bon spectacle pour enfants, deux acteurs masqués utilisent la poésie et la fantaisie pour les faire réfléchir à la (fragilité de la) liberté et à l’accueil de l’autre.

Chats

Sur le toit d’une roulotte, un chat aux faux airs de muppet s’éveille. Le vieux Gino aussi, il est épicier ambulant, vend des produits qui viennent du monde entier, il est insouciant. Mais seul. Il célèbre la belle journée qui commence, ce qui serait bien, ça serait de faire une nouvelle rencontre, de trouver quelqu’un à qui parler. Et qui pourrait réparer la roue de la roulotte, elle est cassée.

La vie du chat est plus simple. Jouer, manger, dormir. Et trouver les humains compliqués.

Arrive une paire de branquignols douaniers, le chef scrogneugneu et le nouveau, qui vérifient bien la situation de la roulotte, et celle de Gino. Tiens, Gino est d’origine inconnue, né en Italie, d’un père venu d’ici, d’une mère venue de là.

De l’autre côté de la frontière arrive Pouki, baluchon sur l’épaule, tout son village a brulé, il a faim, et justement il y a la roulotte de Pouki de l’autre côté de la frontière, gardée par le nouveau.

Bien sûr, au prix d’un petit déplacement de la frontière, Pouki et Gino pourront partir en voyage… et le scrogneugneu connaitra le sort de celui qui est bloqué du mauvais côté d’une ligne finalement assez artificielle.

J’ai apprécié ce spectacle, pour enfants à partir de 5 ans, qui parlera également aux adultes. Sans les prendre pour des bébés, il leur raconte un pan du monde dans lequel ils vivent, il donne un visage à ceux qui s’approchent des frontières parce qu’ils ont le ventre vide,  il montre que cet autre, une fois accueilli, trouve sa place.

C’est bien sûr un peu utopiste, heureusement qu’on peut être utopiste quand on va encore à l’école, ils ont le temps d’apprendre qu’on ne déplace pas les frontières comme ça, même de deux petits mètres.

Moins utopiste, la réalité humaine. Quand Pouki demande aux enfants d’affirmer que la frontière n’a pas bougé, ils mentent en choeur. Mais quand Pouki se cache du douanier qui le cherche… une bonne moitié de la salle le dénonce…

Masques et changements de costumes permettent aux deux acteurs de jouer les 4 personnages (5 en comptant le chat, et 6… mais chut) sans qu’il n’y ait de problème d’identification, et la mise en scène est assez agile pour que les transitions se passent sans temps mort. Deux acteurs qui respectent leur jeune public et font l’effort d’aller au bout de chaque geste.

Une vraie histoire, qui ouvre l’esprit et les valeurs, bien jouée, en bref un bon spectacle pour enfants pendant lequel les parents ne s’ennuieront pas.

Au Théâtre La Baleine Blanche jusqu’au 08/03/19
Périodes scolaires :mercredi 15h00
Vacances scolaires : tous les jours sauf le Week end 15h00

Texte : David Lesné
Avec : Véronique Antolotti, David Lesné
Mise en scène : Véronique Antolotti, David Lesné

Un spectacle éligible aux P’tits Molières 2019

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