Le Fossoyeur

Un spectacle atypique, paisible, un ballet, des personnages sortis d’un album de BD viennent danser sur la musique des mots de Franck Sylvestre.

fossoyeur

Un homme en imperméable arrive par l’arrière de la salle, il tient une corde, il parle lentement, va nous raconter une histoire, une histoire de mémoire, une histoire de terre. Une histoire qui commence par Phosphore, qui avait un terrain, un terrain sur lequel le curé avait voulu mettre un cimetière, Phosphore, bien qu’incroyant, avait accepté, Phosphore se promenait sur son terrain, commentait les inscriptions sur les tombes.

Les histoires vont continuer, s’enchainer.

Les histoires ne m’ont globalement pas intéressé, ni emporté. Le spectacle si. J’y ai vu deux choses.

J’ai vu un acteur qui dansait sur scène avec de grands gestes lents, qui prenait des poses, des poses qui me renvoyaient aux dessins d’Hermann, le dessinateur de Bernard Prince, de Jeremiah. Franck Sylvestre bougeait, prenait une pose, je voyais un personnage dans une case, sa bouche, ses yeux, ses bras, ses jambes, il donnait vie aux postures improbables des albums de ma bibliothèque.

Un acteur qui dansait avec une partenaire, sa corde.

J’ai entendu sa voix. Entendu, pas écouté. La musique de sa voix, des mots, son ton, son humeur donnaient l’instrument. Je recevais du Swamp Rock, le rock des marécages du sud des Etats Unis, qui prends le temps de raconter des moments sans importance, juste le temps qui passe, Tony Joe White, par exemple, de ces gens capables de faire une chanson avec le fait qu’ils sont allés acheter des haricots, mais qu’ils avaient oublié leur portefeuille, et que la vendeuse leur a souri.

Tout ça créait une ambiance paisible, rassurante. Un peu répétitive à la longue, certes, je le vivais comme un concert, la concentration monte, descend, c’est normal.

Je ne sais pas si les lecteurs de Patrick Chamoiseau s’y retrouveront. J’ai globalement apprécié ce spectacle, ce ballet étrange qui voyait des personnages droit sortis d’une case de BD danser sur un rock serein et lent.

Au Théâtre Darius Milhaud jusqu’au 26 mars 2019
Mardi 19h15

Texte : Franck Sylvestre d’après le roman Chroniques des Sept Misères de Patrick Chamoiseau
Avec : Franck Sylvestre
Mise en scène : Philippe Libert

Un spectacle éligible aux P’tits Molières

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.