Les Métronautes

Dans une rame de métro, des gens entrent, sortent, vivent. Arthur Deschamps nous convie à partager leur vie dans un spectacle inclassable que j’ai savouré au Théâtre 13.

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On est dans une rame de métro, sur une ligne composite, les stations du métro parisien défilent. Des gens entrent, sortent, vivent. Des gens comme vous, comme moi. Et des gens comme vous, comme moi, en voyons à chacun de nos voyages. Le jeune un peu lourd, le vieil adjudant, la secrétaire foldingue, l’adolescente mal dans sa peau, la paumée qui voudrait qu’on la remarque, la BCBG, les artistes maudits…

Sur la scène, une barre, deux paires de chaises, c’est la rame. Une rangée de huit chaises, c’est le quai.

Sous la baguette de Nicolas Fenouillat, percussionniste aussi déjanté que précis qui rythme les trajets, ferme les portes à coup de pompe à vélo, les gens entrent, sortent, vivent. Des gens qui ne se parlent pas, ou si peu, mais qui expriment tant avec leur corps, leur visage, leur regard.

Voilà, vous avez compris Les Métronautes. C’est une galerie de personnages, une suite de situations. C’est la vie. Le trait est à peine forcé, juste ce qu’il faut pour mettre en évidence – sans en ajouter – le burlesque de ces situations, souvent leur non sense, sans jamais tomber dans le rire gras. Il n’y a pas de catastrophes, on ne se moque pas des gens, se moquer d’eux serait se moquer de nous même, on sourit de la pertinence des situations, de la justesse du trait. Du coup tous les personnages sont touchants, il n’y a pas de bon, pas de mauvais, pas de gentil, pas de méchant. Il y a des personnages, des personnes à qui ont peut s’attacher, par qui on peut se laisser toucher.

Les Métronautes est aussi un très beau travail de troupe, qui donne tout son sens à l’expression « réglé comme une horloge ». Arthur Deschamps est encore jeune (et manifestement un peu timide), il dirige son orchestre de comédiens d’une main légère et de maître. Chacun d’eux tient sa place, ils se complètent parfaitement, du beau travail.

Si vous aimez les pièces de théâtre avec un beau texte et une unique action linéaire qui se déroule au milieu de la scène… vous aurez du mal avec Les Métronautes. Mai si votre œil sait suivre ce qui se déroule autour de la barre de maintien tout en étant attentif à ce qui se passe sur les paires de sièges, vous savourerez les Métronautes.

Fléchette m’avait accompagné. Ses yeux ont pétillé durant toute la pièce, elle souriait, riait. Elle a, comme à son habitude, très sérieusement exprimé son opinion : ‘J’ai beaucoup aimé la pièce, elle était très amusante, c’était vraiment cool ». J’ai guetté, derrière elle, les réactions d’une petite fille de trois/quatre ans, ses yeux étaient ouverts comme des projecteurs, elle est restée attentive du début à la fin.

Les Métronautes est un vrai spectacle qu’on peut aller voir en famille, comme on prend le métro. Un enfant s’endort ? Comme dans le métro, il laissera filer trois stations, reprendra sa veille sans problème. Il comprendra tout

Au Théâtre 13 jusqu’au 4 avril 2018 – du mardi au samedi 20h00 – dimanche 16h00

Texte et mise en scène : Arthur Deschamps
Avec : Patrice Bertrand, Luana Duchemin, Nicolas Fenouillat, Marina Glorian, Lucas Hérault, Alexandre Lenis, Canaan Marguerite, Marlène Rabinel et Pauline Tricot

 

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