On a pris un bol d’énergie enthousiaste avec les fables de La Fontaine, et ça fait du bien.
Le texte est bien celui de Jean de La Fontaine, les parents sourcilleux ne sont pas dépaysés. Les fables sont racontées, dansées, chantées et non point déclamées sur un ton moralisateur, les enfants apprécient.
Sans tout dévoiler, je revois le corbeau danser, quand il ne se sent plus de joie, sa joie est communicative; l’air apeuré du lièvre, celui qui songe en son gite, et se découvrira guerrier; la gambade de l’agneau insouciant, avant qu’il ne vienne se désaltérer dans le courant de l’onde pure; le travail d’une cigogne bien outillée, pour retirer l’os demeuré bien avant au gosier du loup; oh… et la grenouille, qui enfle, enfle…
Le spectacle est rythmé, et plein de fantaisie, bravo Joyce Brunet pour cette mise en scène. Les acteurs de la compagnie d’Eos expriment le sentiment des animaux, on est dans le registre d’expression du clown, ils peuvent prendre des airs, tenir des mines, ils sont pleins d’une énergie communicative, d’un entrain roboratif, ils s’amusent, nous amusent.
J’ai adoré les costumes et l’imagination qui les a conçus, on sourit en reconnaissant chaque animal, j’ai aimé la musique, bien actuelle, on échappe au clavecin du dix-septième siècle.
L’avis de Baroudeur (« Archi bien »), celui de Fléchette (« Très bien ») conforte l’opinion de la salle, qui faisait la queue pour obtenir de La Fourmi (restée dans son costume de femme fatale) qui une affiche, qui une photo, qui un bisou.