En une phrase : dans un pensionnat religieux pour garçons, les enseignants se déchirent
Il y a d’abord les élèves, peu différenciés.
Et puis les enseignants laïcs. Le professeur de français débonnaire, mémoire d’une maison qui l’occupe depuis 30 ans. Le professeur de latin-grec focalisé sur la transmission impitoyable de son savoir, 10 ans de maison. Le professeur de gym, juste sorti du rang des élèves, qui a choisi ce métier pour sa facilité.
Et puis les religieux. Le professeur de chimie, vengeur et punitif. Le surveillant, attentif au bon fonctionnement moral et quotidien des élèves et de l’établissement. Le supérieur, supérieur.
La mécanique bien huilée se dérègle, la tension monte. Les élèves deviennent violent, la sévérité de M. LatinGrec en est plus la cause que l’injustice de Père Chimie, mais quel est le manipulateur derrière tout ça ?
La pièce a tous les atouts. Le texte de Robert Marasco est bon. La mise en scène de Dorothée Deblaton est magistrale, au cordeau, elle tire un magnifique parti du texte, de l’espace, des acteurs. Elle a réuni une superbe palette, l’affrontement entre Jérome Keen et Philippe Catoire nous prend par les tripes dès la première seconde et ne nous lache pas jusqu’au noir final. On vit la pièce, les émotions des acteurs. Elle nous laisse parfois respirer, un instant pour reprendre notre souffle avant de reprendre le crescendo.
Attention, deux moments plus violents font à raison conseiller la pièce aux plus de 12 ans.