En une phrase : coincé dans les arcanes d’une administration Kafkaïenne, un auteur écrit l’histoire d’un chanteur dépassé que les vapeurs de l’alcool vont amener à imaginer qu’il fait une tournée Brest Vladivostok.
Une bombe émotionnelle, à bien des égards.
D’abord, la preuve qu’il faut faire confiance. Je vais au Théâtre 13 depuis… 2002, je suis (du verbe être) bien dans leur programmation. Transsibérien était étrangement annoncé, la création d’une pièce, un dimanche après midi, au milieu des vacances scolaires, la confiance est devenue aveugle.
Ensuite la pièce, superbe, une plongée dans un univers Kafkaïen dont on s’évade en inventant un héros comme seuls les Russes savent les inventer, qui rêvent leur vie dans les brumes de l’alcool, qui fuient leurs cauchemars en se laissant absorber par la vie qu’ils ont rêvée. Était-ce un seul en scène imagé, ou un spectacle onirique à la Savary ? En tout cas c’était magique, unique, beau.
Trois niveaux d’action intriqués, un œuvre magistrale.
Enfin… Baroudeur, c’est sa première pièce de « théâtre pour grand, j’en ai marre du théâtre pour petits », rentré dedans, subjugué, qui suivait tout, à sa façon, assis au milieu du premier rang. Je me souviens du regard intrigué de l’auteur-metteur en scène-acteur au moment des saluts.
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