Je n'ai qu'une vie – Des émotions à partager

Sur la scène… un livre, une Bible, posée sur trois pierres. Le son lent et chaud d’un doudouk. Une silhouette, allongée, recouverte d’une toile. Voilà Catherine Salviat. Il y avait, dans le pays de Hus, aux confins de la Palestine et de l’Arabie, un homme nommé Job.

Job. Le juste dont la foi est mise à l’épreuve par Satan. Qui perd ses biens, ses enfants. Qui subit la maladie, les sermons de ses amis. Qui ne renie pas son Dieu. L’archétype de l’homme dénudé de tout, pauvre comme Job…

Le texte de Serge Sarkissian est un texte fort, qui parlera à tous ceux qui s’inscrivent dans la tradition des trois religions monothéistes. Un texte fort, puissant. Introduit par la grande Catherine Salviat, porté par un Bernard Lanneau monstrueux qui s’attaque à ce monument comme on s’attaque à un sommet invaincu, qui subit le sort de Job comme on avance d’un pas lourd, de ces pas qu’on n’arrête pas et qui vont au bout du monde. Avec la voix de Michael Lonsdale.

J’aime les beaux textes, bien servis, qui vous font réfléchir. J’ai été comblé.

Il faut peut-être une certaine maturité pour apprécier ce spectacle. Il a besoin d’un temps avant, d’un temps après. Il a une forme de classicisme, le sujet, la façon, ne sont pas vraiment dans l’air du temps. Sachez prendre le temps de son temps. Vous verrez de grands acteurs porter un beau texte avec talent. Et décanterez votre vision de cet épisode, du pauvre Job, du Dieu cruel et injuste.

Festival Avignon Off 2023 – La Luna à 12h45
Durée : 1h05

Texte : Serge Sarkissian
Avec : Catherine Salviat, Bernard Lanneau, Philippe Etesse, Salvatore Caltabiano, et la voix de Michael Lonsdale
Mise en scène : Serge Sarkissian
Compagnie : Onésime 2000 Production

Visuel :

Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com